Ndam Njoya
L’ancrage national de cet intellectuel réputé intègre reste une énigme.
En réussissant à se faire désigner comme porte-flambeau de la CNRR, le plus important regroupement de l’opposition camerounaise, cet ancien ministre d’Ahmadou Ahidjo a enfin l’occasion de réaliser un rêve qu’il caresse depuis des années : être reconnu par une majorité de Camerounais. Depuis le retour du multipartisme dans son pays, Adamou Ndam Njoya a développé une ligne politique qui le tient à équidistance du radicalisme de John Fru Ndi et de l’opportunisme de Bello Bouba Maigari. Cette démarche restée jusqu’ici cohérente souffre de ne pas être bien comprise des populations qui observent avec beaucoup de détachement l’action de cet aristocrate, cousin du sultan des Bamouns et fils d’un des pères de l’unification du Cameroun. L’ancrage régional de son parti jusqu’ici confiné dans sa province natale (le Noun), où il réalise ses meilleurs scores aux élections, fait douter de sa capacité à incarner une ambition nationale. Diplomate de carrière, Adamou Ndam Njoya a la réputation d’être un homme honnête et intègre. Mais cet héritage d’un lointain passé ministériel a cessé d’être un atout véritable auprès d’un électorat plutôt jeune. Homme d’expérience, il jouit d’une solide crédibilité dans les milieux intellectuels, et ses amitiés internationales sont loin d’être négligeables. De passage au siège de Jeune Afrique/l’intelligent, il a présenté ces arguments comme parmi ceux qui ont déterminé ses pairs de l’opposition à lui accorder leur soutien dans cette course au fauteuil présidentiel. Il s’agit ici de sa deuxième participation à une élection présidentielle. En 1992, il était arrivé en quatrième position avec 3,6 % des suffrages, sous les couleurs de son parti, l’Union démocratique du Cameroun.
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