Les vraies victoires d’Israël
Publié le 27 septembre 2004 Lecture : 2 minutes.
Ces victoires, disons-le tout de suite, c’est le Yémen où l’on se bat encore, c’est le Kurdistan irakien où la révolte couve, c’est peut-être même la Kabylie troublée. Partout où les armées arabes sont engagées dans des guerres d’usure fratricides, partout où les Arabes s’affrontent en des luttes cruelles et stériles, Israël trouve satisfaction et répit. Le Premier ministre israélien l’a lui-même reconnu : « Nous sommes beaucoup plus inquiets du rapprochement jordano-égyptien que des délibérations du « sommet » d’Alexandrie. Ce que nous ne pouvons admettre, ce à quoi nous nous opposerons par la force, s’il le faut, c’est une présence égyptienne en territoire jordanien. »
Le « sommet » d’Alexandrie a mis du temps à parvenir à cette conclusion. En fait, le « sommet », on le sait, n’a rien produit d’important. C’est l’après-sommet qui autorise un regain d’espoir. Alors que le rideau tombait sur la conférence, trois des principaux participants – et antagonistes – décidaient de ne pas se séparer sans une ultime tentative de réconciliation qui devrait, cette fois, se traduire en termes non plus seulement sentimentaux mais pratiques. Le général Amine El Hafez, le prince Fayçal Séoud et le président Abdel Nasser ont poursuivi, au palais de Montazah, le débat interrompu.
Les représentants de Damas se sont signalés par la fougue qu’ils mettaient à servir la cause palestinienne. L’une des interventions du général Hafez est éloquente à cet égard : « Unis, les Arabes pourraient, en moins de trois heures, remporter sur Israël une première victoire qui serait décisive. » À quoi Ben Bella répondit d’un ton où perçait quelque ironie : « Nous vous donnerons volontiers six heures pour le faire. »
Trois heures ou six heures, la question n’est pas là. Elle est dans la nature même du raisonnement syrien. Damas dit ceci : « Le temps joue en faveur d’Israël. Dans dix ans, cet État disposera de la bombe atomique et les Arabes aussi, mais les deux camps se neutraliseront. C’est dans le présent ou dans un proche avenir que les Arabes peuvent encore exploiter leurs possibilités d’écraser Israël. »
