Cameroun : les travaux du barrage de Nachtigal commenceront avant la fin 2018

Des accords « engageants et définitifs » ont été signés le 8 novembre entre EDF, IFC et la République du Cameroun pour la construction du barrage et de l’usine hydroélectrique de Nachtigal, au centre du pays. Une signature rendue possible par le récent accord entre Eneo et l’État camerounais, la filiale d’Actis s’engageant à acheter l’intégralité de la future production du barrage.

Le fleuve Sanaga. © UJung by Wikimédia Commons

Le fleuve Sanaga. © UJung by Wikimédia Commons

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Publié le 12 novembre 2018 Lecture : 2 minutes.

Initialement prévue en 2016, la construction du barrage de Nachtigal, à 65 km au nord-est de Yaoundé, sur le fleuve de la Sanaga, devrait finalement débuter « avant la fin 2018, à l’issue du closing financier », annoncent dans un communiqué conjoint EDF et IFC, associés avec le gouvernement du Cameroun au sein de la société NHPC (Nachtigal Hydro Power Company), qui porte le projet.

Les trois partenaires ont conclu le 8 novembre des accords « engageants et définitifs portant sur la construction de l’aménagement » de ce gigantesque projet – l’ouvrage principal sera long de 1 455 m pour une hauteur maximale de 14 m et disposera d’une retenue d’eau de 27,8 millions de mètres cubes, s’étendant sur 421 hectares.

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30 % des besoins énergétiques du pays

Dotée de sept turbines d’une puissance de 60 mégawatts (MW) chacune, l’installation délivrera une puissance de 420 MW – de quoi couvrir 30 % des besoins énergétiques du pays, signalent les auteurs du communiqué. Sa mise en service, d’abord annoncée pour 2020-2021, avant d’être repoussée, est finalement estimée pour 2023.

L’une des causes de ce retard, ces derniers mois, a été le silence du gouvernement sur le dossier de la concession de la distribution d’électricité au Cameroun, alors que le contrat d’Eneo (filiale d’Actis), le concessionnaire actuel, devait s’achever en 2021. Une situation qui a passablement tendu les financiers, ces derniers ayant besoin pour aller plus loin d’une sécurisation des achats de la future concession. Et les bailleurs étaient nombreux sur ce projet à 1,2 milliard d’euros : coordonné par IFC, le groupe de prêteurs comprend 11 institutions de développement internationales (Banque mondiale, BAD, BEI, Proparco…) et 4 banques commerciales locales, tandis que les actionnaires du projet doivent amener sur fonds propres 25 % de la somme, au prorata de leur participation.

Jusqu’à 1 500 emplois directs au plus fort du chantier

La situation s’est finalement débloquée le 1er novembre, Eneo et l’État du Cameroun ayant signé un avenant à leur contrat actuel, le prolongeant jusqu’en 2031. Un accord d’achat d’énergie, couvrant la totalité de la production future, a été conclu dans la foulée entre NHPC et Eneo, a révélé Jeune Afrique Business +. Cette énergie sera vendue « à un prix compétitif, au bénéfice des consommateurs camerounais », précise le communiqué d’EDF et d’IFC.

Outre la construction et l’exploitation des aménagements hydroélectriques de Nachtigal pour une durée de trente-cinq ans, l’accord signé entre EDF, IFC et le gouvernement du Cameroun comprend la construction d’une ligne de transport d’électricité de 50 km jusqu’à Nyom.

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Le chantier de construction devrait générer jusqu’à son apogée jusqu’à 1 500 emplois directs, « dont 65 % d’emplois locaux recrutés dans un rayon de 65 km autour du site de construction », précise encore le communiqué.

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