Conférence de Palerme sur la Libye : le maréchal Haftar bien présent

Attendu à Palerme le 12 novembre pour la conférence internationale sur la Libye organisée par le président du Conseil italien Giuseppe Conte, le maréchal Haftar devait finalement arriver dans la soirée, après avoir fait planer le doute sur sa participation.

Le général Khalifa Haftar, le 25 avril 2011. © Magharebia/CC/Flickr

Le général Khalifa Haftar, le 25 avril 2011. © Magharebia/CC/Flickr

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Publié le 12 novembre 2018 Lecture : 3 minutes.

« Viendra ? Viendra pas ? » S’il y a bien une question qui a traîné sur toutes les lèvres en marge de la conférence de Palerme, qui a débuté le 12 novembre, c’est celle de la présence ou non de Khalifa Haftar, le maréchal qui contrôle l’est de la Libye, sous l’autorité du Parlement de Tobrouk. Sa venue à Palerme, initialement prévue, avait été présentée par la diplomatie italienne comme une réussite de cette réunion interlibyenne censée donner un nouvel élan au processus politique.

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Ce dernier est au point mort depuis qu’a été actée l’impossibilité d’organiser des élections générales d’ici la fin 2018, selon les vœux de Paris. Le 10 novembres, des sources au sein de l’Armée nationale libyenne (ANL) avaient annoncé le boycott de la conférence par Haftar.

Lundi en début de soirée, une source italienne proche du président du Conseil indiquait à Jeune Afrique que le général Haftar était dans l’avion pour Palerme. Il devrait arriver au cours de la soirée.

Il ne faut pas exagérer l’importance de sa venue », tempère un journaliste libyen

« Il ne faut pas exagérer l’importance de sa venue », tempère un journaliste libyen sous le sceau de l’anonymat, qui ne cache pas son opposition à l’imprévisible maréchal. « C’est juste un militaire. S’il s’avère que les élections se tiennent bien entre mars et juin, comme il est prévu, cette conférence sera rétrospectivement jugée réussie. »

Sur fond de rivalité entre la France et l’Italie

Il n’empêche que ces incertitudes font désordre. Le gouvernement italien était déterminé à montrer qu’il était lui aussi capable de réunir les différentes parties libyennes. Le président français Emmanuel Macron, à couteaux tirés avec le gouvernement italien sur la question migratoire et le dossier libyen, avait en effet réussi à rassembler le chef Gouvernement d’union nationale (GNA) Fayez al-Sarraj, le président de la Chambre des représentants (Parlement de Tobrouk) Aguila Saleh, celui du Haut Conseil d’État libyen Khaled Al-Mishri et Khalifa Haftar, en mai à Paris.

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La réunion avait donné lieu à une déclaration commune sur l’organisation d’élections en 2018, calendrier jugé intenable par la plupart des observateurs du dossier libyen. Depuis l’échec de ce plan, l’Italie ambitionne de reprendre la main sur l’épineux dossier libyen et a invité à cet effet les représentants de 22 pays. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi est lui arrivé à Palerme, mais se contentera de discussions privées. Côté français, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian sera bien présent, même s’il n’arrivera que mardi matin. L’émissaire du secrétaire général de l’ONU pour la Libye Ghassan Salamé est évidemment bien présent à Palerme, et s’est entretenu le lundi matin avec le ministre des Affaires étrangères tunisien Khemaies Jhinaoui, qu’il a briefé sur la suite du processus politique.

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Parmi les autres invités attendus, le premier ministre algérien Ahmed Ouyahia, le ministre des Affaires étrangères tchadien Mahamat Zene Cherif, le ministre de la Défense congolais Charles Richard Mondjo, le ministre des Affaires étrangères marocain Nasser Bourita, le président du Niger Mahamadou Issoufou, le ministre des Affaires étrangères qatari Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, le ministre saoudien Faisal Hanef Al Qahtani, le président de la Tunisie Béji Caïd Essebsi et la représentante de l’Union africaine pour la Libye Wahida Ayari.

Haftar absent de la photo de famille

Si le maréchal Haftar devrait finalement bien se rendre à Palerme, il semble qu’il se laisse désirer. Lundi, alors que les différentes délégations libyennes – dont celle du chef du GNA Fayez al-Sarraj – arrivaient à la Villa Igiea, lieu de la conférence, l’incertitude planait toujours. Avant que sa venue ne soit finalement confirmée en début de soirée.

Khalifa Haftar ne devrait cependant pas poser pour la photo de famille prévue mardi à 10h50, ni prendre part à la session plénière des chefs de délégation, qui aura lieu dans la foulée.

Sur fond de rivalité entre la France et l’Italie, certains s’interrogent sur le rôle de Paris – proche de Haftar – pour expliquer pourquoi le maréchal a traîné des pieds.

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