Entre cinéphilie et grand spectacle

Publié le 27 septembre 2004 Lecture : 2 minutes.

En fêtant avec éclat leur vingtième édition, qui se déroulera du 1er au 9 octobre, les Journées cinématographiques de Carthage ne vont pas, comme on pourrait le penser, souffler une vingtaine de bougies, mais pas moins de trente-huit ! En effet, fondé en 1966, le plus ancien des festivals panafricains et panarabes de cinéma, qui a révélé, avant Cannes et Venise, les plus grands noms du septième art africain et arabe, est biennal.

Malgré une extraordinaire adhésion du public, on reprochait aux JCC, tout en louant l’excellence de leur programmation militante de « films d’auteurs », de manquer de « paillettes » et d’écho international. La vingtième session promet de réconcilier cinéphilie et grand spectacle. L’ouverture du festival va pour la première fois se dérouler avec faste, tapis rouge et rayons laser, sous la coupole géante de la cité olympique d’El-Menzah. Cette année, grâce au producteur Tarak Ben Ammar, devenu conseiller de la direction du festival, de nombreuses stars mondiales, comme Pénélope Cruz, ou arabes, comme l’Égyptienne Yusra (à laquelle une rétrospective est consacrée), sont attendues.
Également au programme, un hommage au cinéaste « franco-africain » Jean Rouch, décédé cette année au Niger, une section « Images de Palestine », qui risque de ravir la vedette aux stars, avec Leïla Chahid (représentante de la Palestine en France), et, surtout, le long-métrage français Route 181, coréalisé par le Palestinien Michel Khleifi (lauréat du « Tanit d’or » des JCC en 1988) et l’Israélien Eyal Sivan. L’une des deux projections de ce film avait été censurée au Festival du réel à Paris (au printemps 2004) à la suite de pétitions émanant principalement d’associations pro-israéliennes.

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Côté compétition, lusophones et anglophones arrivent en force, avec deux longs-métrages d’Angola (Un héros, de Zeze Gamboa, et Dans la ville vide, de Maria João Ganga) et un d’Afrique du Sud (Lettre d’amour zoulou, de Ramadan Suleiman). De même, les films de femmes : avec le premier long-métrage de la Burkinabè Fanta Regina Nacro, La Nuit de la vérité ; Dans les champs de bataille, de la Libanaise Danielle Arbid, et Visions chimériques, de la Syrienne Waha al-Raheb.
Citons aussi Un amour d’enfant, de Ben Diogaye Beye (Sénégal), El-Manara, de Belkacem Hadjadj (Algérie), J’aime le cinéma, de Oussama Fawzi (Égypte), le Neuvième Mois, d’Ali Nassar (Palestine), ou La Chambre noire, de Hassan Ben Jelloun (Maroc), consacré à la répression politique durant les « années de plomb ».
Faible coût de production oblige, la compétition vidéo prendra une ampleur inattendue avec des longs-métrages documentaires dépassant, dit-on, les meilleures fictions présentées.
Quant à la Tunisie, elle sera représentée par deux premières oeuvres : Parole d’homme, de Moez Kamoun, et Noces d’été, de Mokhtar Lajimi.

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