Téléphonie : un smartphone à 20 dollars pour doper les revenus de MTN dans l’internet mobile
Rob Shuter, le patron de MTN, a annoncé ce 13 novembre la commercialisation dès le mois de janvier par son groupe de smartphones non tactiles à bas coûts, qui seront vendus autour de 20 dollars dans tous les pays où l’opérateur est présent.
En marge de la conférence annuelle AfricaCom, qui rassemble au Cap près de 14 000 professionnels du secteur des télécommunications, le patron de l’opérateur sud-africain, Rob Shuter, a annoncé le lancement d’un téléphone low-cost dont il espère écouler près de 10 millions d’exemplaires sur le continent au cours des trois prochaines années.
Cet appareil à bas coût a été mis au point grâce à un partenariat entre MTN et China Mobile, premier opérateur mobile au monde, mais aussi fabricant de smartphones, allié à son compatriote UniSOC, producteur de puces téléphoniques, ainsi qu’avec KaiOS. Ce dernier est une start-up fondée par le Français Sébastien Codeville, installée à Shanghai, qui a créé un système d’exploitation pour smartphone non tactile qui connaît notamment un grand succès en Inde, où il est devenu le second système d’exploitation mobile derrière Androïd.
Ce nouveau téléphone, proche en design du téléphone Nokia basique des années 2000, mais doté d’un écran plus grand, sera doté par MTN d’applications de navigation routière (Google Map), de recherche (Google Search), d’écriture dictée (Google Voice), mais aussi de lecteur vidéo (Youtube), ainsi que de paiement (MoMo pour MobileMoney, le service de paiement par mobile de MTN).
Le groupe sud-africain entend mettre à disposition ces téléphones d’un nouveau genre dans l’ensemble des pays où il est présent, y compris en Afrique du Sud même si l’utilisation de l’internet mobile y est plus avancée.
Couper l’herbe sous le pied d’Orange
Avec une commercialisation de cet appareil prévue dès le mois de janvier prochain, MTN coupe l’herbe sous le pied de son grand concurrent Orange, qui a annoncé à l’AfricaCom la mise au point et la distribution d’un téléphone semblable, fonctionnant également avec le système d’exploitation KaiOS, mais commercialisé seulement à partir du second trimestre 2019. L’opérateur français n’a pas dévoilé le prix de son propre appareil.
Pour MTN, présent dans 21 pays en Afrique et au Moyen-Orient et qui revendique 220 millions de clients, ce téléphone est un moyen de faire progresser sensiblement sa proportion d’utilisateurs d’internet via mobile, actuellement seulement d’un tiers. « Autour de 72 millions de nos clients vont régulièrement sur internet. Les autres, soit plus de 145 millions de personnes, se contentent de la voix et des SMS, faute de ne pouvoir se payer autre-chose qu’un téléphone non connectable à internet, indique Rob Shuter.
>>> À LIRE : [Infographie] Pourquoi les données mobiles sont plus chères en Afrique
Pour le dirigeant, « baisser ainsi le coût d’achat d’un smartphone – actuellement autour de 40 à 50 dollars pour un appareil d’entrée de gamme – nous permettra d’augmenter le taux de pénétration d’internet chez nos clients, et à plus long-terme d’augmenter aussi leur possibilité d’accéder à nos services connectés ».
Retour du paiement mobile en Afrique du Sud et au Nigeria
Rob Shuter a également annoncé un retour de son service de paiement mobile MoMo en Afrique du Sud, ainsi qu’au Nigeria, où il avait été suspendu, à la faveur d’une baisse importante du coût des licences de services financiers par mobile dans ces deux pays, et ce en dépit du conflit fiscal majeur qui oppose MTN aux autorités au Nigeria.
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La filiale rwandaise de MTN a par ailleurs indiqué ce même 13 novembre envisager une introduction d’une partie de son capital à la bourse de Kigali, pour financer la remise à niveau de ses infrastructures dans le pays. Une initiative semblable à celle que le géant sud-africain des télécoms a déjà prise avec sa filiale ghanéenne début 2018, et souhaiterait reproduire également au Nigeria et en Ouganda. Contribution au développement des bourses locales, une IPO peut en effet permettre aux opérateurs d’obtenir plus de flexibilité de la part des régulateurs nationaux.
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