Dan Brown décodé

Publié le 27 septembre 2004 Lecture : 2 minutes.

Près de 10 millions d’exemplaires vendus à travers le monde, dont 8 millions aux États-Unis depuis mars 2003 : traduit en quarante langues, Da Vinci Code, le « thriller » historique de l’Américain Dan Brown, est un best-seller sans précédent. De la Corée au Brésil, en passant par l’Allemagne et l’Espagne, il est encore un peu partout en tête des ventes à la fin de septembre.
En France, où il s’en est bientôt vendu 500 000 exemplaires, le livre(*) a trouvé un terrain pour le moins favorable : Paris est en effet l’épicentre de l’histoire. Celle-ci, faut-il le rappeler, débute par l’assassinat du conservateur du Louvre, retrouvé par la police entièrement nu, bras et jambes écartées et entouré de pictogrammes étranges. Cette position évoquant L’Homme de Vitruve, le célèbre dessin de Léonard de Vinci, on comprend qu’avant de mourir le conservateur a voulu délivrer un message. Bientôt, le roman déborde le genre policier pour se transformer en jeu de société qui consiste à déchiffrer des codes insérés les uns dans les autres.
On découvre peu à peu le noeud de l’affaire. La victime du meurtre appartenait à une société secrète chargée de protéger et de transmettre une vérité étouffée dans la violence par l’Église catholique depuis ses origines : Jésus n’était pas célibataire. Il a eu un enfant avec Marie Madeleine. Après bien des péripéties, sa descendance s’est retrouvée en Gaule, où elle fondera, plus tard, la dynastie des Mérovingiens. Au fil des siècles, un certain nombre de membres de cette société secrète ont distillé des indices, à commencer par Vinci, dont certaines toiles révèlent le vrai rôle de Marie Madeleine dans la religion catholique.
Le retentissement de ce salmigondis mystico-politique au demeurant fort plaisant à lire – ne semble pas connaître de limite. Il est en cours d’adaptation cinématographique par Ron Howard, le réalisateur d’Un homme d’exception, et suscite, aux États-Unis principalement, quantité d’autres livres autour du même sujet. En France, Le Code Da Vinci décrypté de Simon Cox (Le Pré-aux-Clerc) s’est déjà vendu à plus de 20 000 exemplaires. L’oeuvre de Dan Brown est aussi sortie du domaine éditorial pour devenir un phénomène touristique. Des milliers de « pèlerins » affluent à Paris, mais aussi à Rome et à Londres, à la recherche des mystérieux « signes » qui jalonnent le roman. Beaucoup, d’ailleurs, découvrent surtout les approximations historiques et géographiques de l’auteur. L’édition originale, par exemple, invente un pont des Saints-Pères. Les voyagistes, quoi qu’il en soit, ont sauté sur l’affaire, proposant des visites express de l’Europe (à 2 300 dollars) et des parcours du Louvre (110 euros). Dan Brown, lui, pense déjà à une dizaine d’autres romans abordant les grands mystères de l’humanité.

* Da Vinci Code, de Dan Brown, traduit de l’anglais (États-Unis) par Daniel Roche, éditions J.-C. Lattès, 574 pp., 22 euros.

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