2iE : les chantiers d’Amadou Maiga
À 58 ans, le Malien Amadou Hama Maiga, qui a pris les commandes de l’Institut international de l’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE) à la suite d’une crise aiguë, a su restaurer la confiance. Et il doit maintenant s’attaquer aux besoins de trésorerie de l’école.
Amadou Hama Maiga a inauguré début septembre sa première année universitaire en tant que directeur général de l’Institut international de l’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE) au Burkina Faso, après huit mois d’intérim à ce poste. Celui qui a remplacé le très influent Paul Ginies en novembre 2013, suite à la grave crise qui opposait ce dernier aux délégués du personnel, a pour tâche de « remettre de l’ordre ».
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Le professeur malien, spécialiste des questions d’eau et d’assainissement, peut compter sur sa connaissance de la maison 2iE qu’il a intégrée en 1989 comme enseignant-chercheur, avant d’occuper plusieurs postes stratégiques comme celui de directeur de la recherche avant de seconder Paul Ginies à partir de 2006.
Priorités
S’il a su restaurer la confiance entre la direction et le personnel de l’établissement, Amadou Maiga doit maintenant s’atteler au rétablissement financier de la Fondation 2iE, sapée par des dépenses « non pertinentes et de prestige » sous l’ancien directeur général. Fin 2013, alors qu’il fallait commencer à provisionner le remboursement des échéances des emprunts, 2iE a subi des retards de rentrée de frais de scolarité de l’ordre de 1,7 milliard de FCFA (2,6 millions d’euros) et un manque à gagner de 300 millions de F CFA (456 000 euros) dû à la suspension du paiement des frais de scolarité d’étudiants bénéficiant de prêts. L’institution, confrontée à des besoins en fonds de roulement de l’ordre de 330 millions de F CFA, a dû hiérarchiser ses dépenses et reporter certains investissements sur fonds propres ainsi que le paiement de quelques fournisseurs.
« Pourtant, note sereinement Amadou Hama Maiga, les recettes tirées des effectifs actuels d’étudiants – 2 200 présents sur le campus et plus de 1 000 inscrits en ligne, en 2013-2014 – permettent, si elles sont bien gérées, de couvrir largement les charges de fonctionnement et les besoins d’investissement nécessaires pour assurer la maintenance et et soutenir la croissance des activités ». Du reste, insiste-t-il, « la crise n’a pas affecté les programmes de formation et de recherche, le dispositif académique et scientifique est intact et robuste. L’engagement du personnel n’est pas non plus en cause », tient à préciser le professeur Maiga.
400 nouveaux étudiants sont attendus cette année à 2iE.
Le budget alloué à la communication a été lui en revanche réduit de moitié pour l’année universiaire 2014-2015. La masse salariale, estimée à 3,4 milliards en 2013, va baisser progressivement de 30 % d’ici à 2016.
Recentrage
Amadou Hama Maiga, diplômé de l’École nationale d’ingénieurs de Bamako et de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), sait qu’il doit aussi renforcer l’attractivité du label 2iE à travers une offre de formation en phase avec les besoins des administrations publiques et des entreprises privées.
Pour la période 2014-2016, outre le redressement de la situation financière de l’école, le nouveau patron de 2iE doit piloter la finalisation du Plan d’orientation stratégique 2011-2015 au coût de 40 millions de dollars. Ce programme devrait permettre à l’institution de disposer d’équipements pédagogiques, de recherche et parascolaires de pointe à la mesure de ses ambitions académiques et scientifiques.
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