Golfe de Guinée : des exercices militaires français pour lutter contre la piraterie et la pêche illicite

Pour renforcer la lutte contre la piraterie dans le golfe de Guinée, où les actes illicites sont fréquents, la France a organisé une série d’exercices maritimes avec 14 pays côtiers africains. La zone reste un partenaire essentiel pour l’Europe.

Une opération de lutte contre le piratage dans le golfe d’Aden, en mars 2010. (illustration) © Cassandra Thompson, U.S. Navy/CC/Wikipédia

Une opération de lutte contre le piratage dans le golfe d’Aden, en mars 2010. (illustration) © Cassandra Thompson, U.S. Navy/CC/Wikipédia

Publié le 14 novembre 2018 Lecture : 2 minutes.

Le navire Mistral, bâtiment de projection et de commandement (BPC) de la marine française, a franchi les eaux ivoiriennes le 11 novembre, de retour d’un exercice de sécurité maritime avec 14 pays côtiers africains du golfe de Guinée. L’objectif était de renforcer les capacités opérationnelles, techniques et de formation des marines africaines souvent dépourvues de moyens. Le Mistral est le deuxième plus grand bâtiment de guerre français après le porte-avion Charles De Gaulle.

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Exercices avec 14 forces marines africaines

Baptisée African NEMO (Navy’s exercise for maritime operations), cette opération portée par la France – et avec sept pays partenaires, dont les États-Unis, le Portugal, le Brésil et l’Espagne, ainsi que l’Union européenne -, est la première du genre et s’est déroulée du 3 au 10 novembre. La France y a déployé deux navires, le BPC Mistral et la frégate Ventôse pour lancer l’un des plus grands exercices de sécurité maritime depuis septembre 2013, avec l’implication de 14 forces marines africaines.

La logistique employée était composée d’une vingtaine de navires, de cinq aéronefs et de plusieurs centaines de forces de sécurité pour simuler des interventions en temps de réel pour lutter contre les fléaux qui impactent le commerce maritime. Trois scénarios ont été envisagés, dont l’interception d’un navire piraté où interviennent les forces spéciales. Un rituel que souhaite instaurer la France et ses partenaires une fois par an. Les États-Unis appuient aussi les pays riverains dans le même type d’exercice, l’Obangame Express, avec une implication de la Naval Forces Africa (NAVAF).

Des accords de pêche avec l’UE

« Nous avons mené de façon professionnelle et conjointe des opérations de sécurité maritime qui furent un succès. Un avion patrouilleur nous a appuyé pendant l’exercice », confie à Jeune Afrique le capitaine de vaisseau Vincent Sébastien, le commandant du BPC Mistral. Une initiative soutenue par l’Union européenne via le programme GoGIN (Gulf of Guinea inter-regional network). Le golfe de Guinée est essentiel pour l’Europe, environ 13% des approvisionnements en gaz et pétrole proviennent de cet espace. L’UE a des accords de pêche avec plusieurs pays de la zone.

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Actes de piraterie et pêche illicite

Les pays africains tentent d’apporter une réponse aux fléaux qui brident le commerce maritime. « La région a été durement impactée par la piraterie et la pêche illicite. Cet exercice de synthèse et de grande ampleur permet d’aguerrir nos forces pour apporter la riposte », souligne le capitaine de vaisseau major Konan Boniface, le directeur général par intérim du Centre régional de sécurité maritime de l’Afrique de l’Ouest (Cresmao).

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Les États du golfe de Guinée tentent de renforcer leur coopération dans le domaine de la sécurité maritime pour faire front commun face aux nouveaux défis sécuritaires dans la région. Depuis 2013 à Yaoundé, dans le sillage de la recrudescence des actes de piraterie, du trafic de drogue, de pêche illicite et de pollution en mer, les pays africains ont créé deux centres régionaux de sécurité maritime, Cresmao basé à Abidjan pour les États de la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), et Cresmac, à Yaoundé pour l’Afrique centrale incluant l’Angola.

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