Un dictionnaire de l’Islam (suite)

Nous poursuivons la publication d’une sélection de définitions tirées du Dictionnaire de l’islam (Oxford University Press, 360 pp., 45 dollars). Ce dictionnaire compte plus de deux mille entrées, rangées par ordre alphabétique, de A à Z. Voici, traduites de l’anglais, les définitions de quatre mots (voir J.A.I. n° 2232).

Allahou Akbar
Dieu est plus grand. L’expression, dite takbir, implique qu’Allah est plus grand que tout ce qu’on peut nommer. Partie de l’appel à la prière, elle est également utilisée comme slogan et comme incantation dans les réunions politiques et pour des causes religieuses.

Hijab
Pièce de vêtement traditionnelle des musulmanes recouvrant la tête, le visage ou le corps, qui a pris des formes très diverses dans le temps et l’espace, souvent appelée « voile ». Le hijab est un symbole de modestie, de pudeur et de moralité. La pratique a été empruntée aux femmes des classes supérieures des Empires byzantin, grec et persan, où elle était un signe de respectabilité et la marque d’un statut élevé, à l’époque où ces empires étaient sous domination arabe. Elle s’est progressivement répandue dans les populations urbaines, en particulier sous la domination turque, où elle était signe de haut rang et de grande qualité de vie. Le hijab est devenu un thème récurrent du discours féministe et nationaliste au cours de l’occupation coloniale de l’Égypte par les Britanniques au XIXe siècle. Les féministes occidentales considèrent le hijab comme le symbole de la subordination et de l’infériorité des femmes dans l’islam. Depuis les années 1970, il est apparu comme un symbole de la prise de conscience islamique et de la participation volontaire et active des jeunes musulmanes à la rénovation de l’islam, symbole de réserve qui réaffirme l’identité et la moralité islamiques, et rejette le matérialisme, le capitalisme et les valeurs de l’Occident. Dans les années 1980, le hijab est devenu une affirmation de l’identité islamique et de la résistance à la culture occidentale.

Hittin (bataille de)
L’affrontement en 1187 entre le chef musulman Saladin (Salah Eddine) et les croisés. Les chrétiens furent battus, et ce fut la fin de l’occupation latine de Jérusalem (Al-Qods), première étape de la fin effective de l’occupation chrétienne de la Terre sainte. Les musulmans remirent la main sur Jérusalem et les autres territoires conquis par les chrétiens. La perte de Jérusalem fut à l’origine de la troisième croisade en 1189.