Michelle Gertrude Aricha : la « Coco Chanel » de Nairobi

À la tête de l’usine de production de Ministry Of Tomorrow – une marque de maroquinerie de luxe vegan américaine – installée à Nairobi, Michelle Gertrude Aricha supervise la conception des sacs tout en travaillant à l’émancipation des femmes kényanes.

MICHELLE GERTRUDE ARICHA

MICHELLE GERTRUDE ARICHA

Publié le 6 avril 2018 Lecture : 2 minutes.

Tout a commencé en 2012. Michelle Gertrude Aricha, diplômée en psychologie et habitante de Kibera (l’un des plus importants bidonvilles de la région) a longtemps été directrice générale des opérations et designer de l’usine de production Ministry Of Tomorrow. Son travail de qualité et sa détermination ont prouvé que des sacs luxueux – à l’exemple de ceux signés Chanel – pouvaient être fabriqués par des Africains et vendus à l’étranger.

Le 15 mars 2018, Julian Prolman – fondateur et président de MOT – lui a donné la propriété de l’usine à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes : «  Je n’y croyais pas ! Il l’avait mentionné depuis un moment mais…wow quoi ! C’est encourageant quand quelqu’un voit la passion que tu as en toi et qui comprend qu’avec la mode, tu peux changer la vie des femmes. Maintenant, j’ai plus de défis à relever, je dois prouver à moi-même et aux autres que les femmes aussi peuvent être des dirigeantes et réussir malgré tous les challenges » nous a confié Michelle, 35 ans, par téléphone.

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Sa volonté n’est pas simplement de vivre de sa passion mais d’impacter la société afin de la développer. Comment faire cela sans améliorer les conditions de vie des femmes ?

Michelle se bat pour que, petit à petit, les femmes sous son aile et celles des environs se libèrent et acquièrent une autonomie financière : « Au Kenya, on attend d’elles qu’elles restent à la maison. Cela conduit parfois à des abus et des violences à leur encontre. Aujourd’hui rien qu’avec cette usine, les femmes sont encouragées et vont mieux parce qu’elles travaillent et gagnent leur propre argent, elles ne se sentent plus piégées. Nous croyons que lorsqu’on travaille pour le droit des femmes et leur émancipation, la société va avancer parce que ce sont les femmes qui font que les communautés se développent », assure la femme d’affaires.

Pour l’instant l’usine produit 400 voire 500 sacs par mois. Michelle espère que l’enseigne MOT deviendra mondialement connue afin d’utiliser les profits à bon escient et surtout d’embaucher encore plus de femmes.

En attendant, elle offre gratuitement des formations à la couture tous les week-end afin que toutes disposent de la technique et deviennent autonomes.

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www.ministryoftomorrow.com

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