Palabres et doléances

Filière coton, crise ivoirienne, aide au développement… Programme chargé, à Ouaga, pour la ministre française déléguée à l’Industrie.

Publié le 27 octobre 2003 Lecture : 2 minutes.

En dépit d’un programme fort chargé, c’est sur un mode très détendu, voire convivial, que s’est déroulé, le 17 octobre à Ouagadougou, l’entretien entre Blaise Compaoré, le président burkinabè, et Nicole Fontaine, la ministre française déléguée à l’Industrie.
On sait que la France est le premier partenaire commercial du Burkina, à qui elle vend chaque année pour 91,8 milliards de F CFA (140 millions d’euros) et achète pour 13,8 milliards de F CFA (21 millions d’euros). Une centaine de ses entreprises y sont installées, dont une quarantaine de filiales de grands groupes, ce qui représente 75 % des investissements étrangers. Et l’aide bilatérale est en pleine progression. La preuve : Fontaine a confirmé à son hôte le déblocage par la France et la Banque mondiale d’une enveloppe de 3,3 milliards de F CFA censée contribuer à la lutte contre la pauvreté.
Comme d’habitude, Compaoré s’est montré très préoccupé par l’avenir de la filière coton. Une concertation est en cours entre le Tchad, le Niger, le Mali et le Burkina en vue de la mise en place d’un mécanisme de financement compensatoire destiné à stabiliser les recettes provenant des exportations vers les pays européens. Mais à terme, comme l’a rappelé le chef de l’État, l’idéal serait la mise en place « d’une formule de transformation locale, pourquoi pas des filatures, permettant de créer de la valeur ajoutée ».
Soucieuse de ne rien dévoiler des propositions que le président Chirac devait rendre publiques au cours de sa visite au Niger et au Mali, du 22 au 24 octobre, Nicole Fontaine s’est contentée d’enregistrer les doléances burkinabè. « En ce qui concerne le coton, nous allons avoir besoin de l’Europe », a martelé Compaoré, tout en se déclarant favorable à une ouverture sur le reste du monde et, peut-être, à un rapprochement avec le Brésil, sixième producteur mondial d’« or blanc ».
Autres sujets abordés au cours de l’entretien : le prochain Sommet de la Francophonie, qui doit se tenir à Ouagadougou du 23 au 27 novembre 2004, et l’indispensable coopération avec l’Europe et la France en matière d’alphabétisation et de scolarisation. « Nous n’avons pas assez d’écoles. Les seuls établissements à voir le jour sont aujourd’hui les écoles coraniques », a regretté Compaoré. Selon Francis Blondet, l’ambassadeur de France à Ouaga, un recensement des zones où les établissements d’enseignement public sont en nombre insuffisant est en cours.
Quant à la situation en Côte d’Ivoire, préoccupation constante des deux pays, Compaoré la juge « peu claire ». Seule certitude, elle cause au Burkina « un préjudice économique énorme ». Le président burkinabè a précisé qu’il s’entretiendrait prochainement de cette question avec le Ghanéen John Kufuor, président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

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