République du Congo : toujours pas d’accord avec le FMI

Si le FMI, après sa mission de 6 au 14 novembre à Brazzaville, relève des « progrès considérables » en matière de gouvernance et l’embellie provoquée par la hausse des cours du pétrole, le Congo ne peut toujours pas espérer d’aide du FMI avant un accord avec ses créanciers extérieurs.

Dans une rue de Brazzaville, en 2016 (Illustration). © Baudouin Mouanda pour JA.

Dans une rue de Brazzaville, en 2016 (Illustration). © Baudouin Mouanda pour JA.

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 15 novembre 2018 Lecture : 2 minutes.

Le Fonds monétaire international (FMI) est bien embêté au sujet de la République du Congo, comme en témoigne le communiqué embarrassé qui a suivi sa mission du 6 au 14 novembre à Brazzaville.

D’un côté, il lui faut bien constater que la hausse vigoureuse des cours du pétrole a remis un peu d’aplomb le pays malade de l’Afrique centrale. « L’inflation devrait rester inférieure à 2 % et la forte expansion des exportations pétrolières devrait permettre de dégager un excédent de la balance des transactions courantes pour la première fois depuis 2014 », note le Fonds qui ajoute : « Le solde budgétaire global deviendrait excédentaire en 2018 ». La croissance pourrait se redresser à 3 % en 2019.

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D’un autre côté, le FMI n’est toujours pas satisfait de la tournure des événements et redoute que Brazzaville ne profite de cet embellie pétrolière pour repousser les réformes indispensables. Il enfonce donc le clou et pointe les ratés du pays. La croissance n’atteindra pas en 2018 les 2 % espérés, mais retombera à 1 % à cause d’un secteur non-pétrolier en récession « profonde ». « Les créances en souffrance sont en hausse ».

Une baisse des subventions préconisée

Les progrès « considérables » réalisés en matière de gouvernance ne permettront pas pour autant d’atteindre les objectifs budgétaires fixés par le Fonds notamment en matière de recettes. Il est donc préconisé d’ajuster le budget 2019 sur ces recettes en baisse en réduisant les subventions aux carburants et en accroissant « l’efficacité des établissements publiques (..) qui continuent de dégager des déficits opérationnels ».

C’est dit de façon fort diplomatique, mais le Congo ne peut pas espérer une aide du FMI sur trois ans tant qu’il n’aura pas obtenu « les assurances de financement explicites des créanciers officiels extérieurs, y compris un allègement de la dette, nécessaires pour rétablir la soutenabilité de la dette ».

>>> À LIRE : Cemac : face à la crise, Idriss Déby Itno appelle à jouer collectif

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En clair, cela veut dire que le Fonds n’interviendra pas tant que les traders Glencore, Trafigura, Gunvor ou Vitol, mais aussi la Chine n’auront pas fait savoir de façon limpide comment ils entendent réduire ou rééchelonner leurs créances sur le Congo dont la dette se situe entre 110 % et 120 % de son produit intérieur brut (PIB), alors que la règle de la Cemac enjoint à un pays membre de ne pas dépasser les 70 %. Le Congo n’est pas tiré d’affaire.

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