Intégration est-africaine : 3 questions à Olivier Nduhungirehe, secrétaire d’État rwandais en charge de l’East African Community

Monnaie unique, fédération politique… Les objectifs à moyen terme de l’East African Community (EAC), qui réunit le Burundi, le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie, le Rwanda et le Soudan du Sud, sont ambitieux. Mais les dissensions internes ne manquent pas, notamment entre le pays des Mille Collines et ses voisins burundais et ougandais.

Les présidents des pays membres de l’East African Community, Yoweri Museveni, Uhuru Kenyatta, Jakaya Kikwete et Pierre Nkurunziza, lors du sommet États-Unis-Afrique d’août 2014. © Molly Riley/AP/SIPA

Les présidents des pays membres de l’East African Community, Yoweri Museveni, Uhuru Kenyatta, Jakaya Kikwete et Pierre Nkurunziza, lors du sommet États-Unis-Afrique d’août 2014. © Molly Riley/AP/SIPA

NELLY-FUALDES_2024

Publié le 20 novembre 2018 Lecture : 2 minutes.

Ancien ambassadeur du Rwanda à Bruxelles, passé par la représentation permanente de Kigali au Conseil de sécurité de l’ONU, Olivier Nduhungirehe a été appelé au gouvernement le 31 août 2017. Secrétaire d’État au sein du ministère des Affaires étrangères, il est en charge de l’East African Community (EAC), conformément aux statuts de l’organisation régionale qui exigent un portefeuille dédié dans chacun des pays membres.

Jeune Afrique : La monnaie commune de l’East African Community (EAC) est prévue pour 2024, la création d’une fédération politique pour 2025. Ce calendrier vous semble-t-il tenable ?

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Olivier Nduhungirehe : Sur les quatre piliers de l’intégration que sont l’union douanière, le marché commun, la monnaie commune et la fédération politique, les deux premiers ont déjà été atteints, même s’il reste des obstacles à leur mise en œuvre effective. Pour le marché commun, par exemple, il reste encore des barrières non tarifaires, tandis que le principe de la carte d’identité comme seul document de voyage n’est pas accepté par tous les pays membres. De même pour le roaming, qui a bien été adopté avec la One Network Area [entrée en vigueur au 1er janvier 2015] mais n’est pas encore effectif partout. Tout dépendra donc de l’existence d’une volonté politique réelle.

Le Rwanda, qui a appliqué ces mesures, se sent-il seul dans cette dynamique d’intégration ?

Non. Même si tous les États partenaires ne sont pas dans la même optique d’intégration, il y a des avancées et un engagement. C’est vrai que le Rwanda, qui est enclavé, a besoin de ses voisins. Mais nous sommes aussi conscients du fait que l’intégration régionale dans les huit communautés économiques constitue une étape vers l’intégration continentale que nous défendons.

Où en est le projet de ligne ferroviaire est-africaine baptisé Northern Corridor ?

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Ce projet, qui était à l’arrêt depuis presque deux ans, a été réactivé en juin dernier à Nairobi, où a eu lieu le 14e sommet du Corridor Nord, rassemblant les délégations du Rwanda, de l’Ouganda, du Kenya et du Sud-Soudan. Mais alors que le tracé avait été arrêté sur une ligne Mombasa-Nairobi-Kampala-Kigali, il y a eu un changement de priorité pour l’un des partenaires [l’Ouganda]. Il faut donc débloquer cette question avant de pouvoir avancer sur le calendrier et le financement.

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