L’exil breton du sphinx

Publié le 27 octobre 2003 Lecture : 1 minute.

La canicule de 2003 et la douceur de l’arrière-saison ont poussé des variétés d’insectes africains à remonter jusqu’en France septentrionale, notamment en Bretagne, où les entomologistes se posent désormais la question de leur possible acclimatation. « Si l’hiver est clément, les chrysalides enterrées résisteront au gel et nous aurons une génération au printemps 2004 », a expliqué Éric Drouet, entomologiste de la Société des sciences naturelles de l’ouest de la France au Muséum de Nantes. Parmi ces insectes apparus dans le paysage breton figurent notamment deux papillons de nuit spectaculaires, le sphinx à tête de mort, et l’armigère.
Le sphinx à tête de mort est un « grand papillon de nuit qui vient d’Afrique et qui, les années chaudes, vole dans les courants atmosphériques qui viennent du Sud. Il est très reconnaissable au dessin jaune en forme de tête de mort qui orne son thorax noir », explique Éric Drouet.
Ces insectes tropicaux parviendront-ils à s’acclimater durablement dans un climat tempéré ? La question divise encore les entomologistes. « Possible », juge M. Drouet. Son collègue Michel Collin, basé à Guidel (Morbihan), est nettement plus réservé : « Le froid arrive de manière progressive et je m’attends à un hiver rigoureux qui ne lui permettra pas de s’acclimater», pronostique-t-il.
Parmi les autres visiteurs du sud qui ont profité de la chaleur prolongée, l’armigère a été aperçu une première fois en Vendée. Les chenilles de ce grand voyageur nocturne peuvent, selon M. Drouet, faire des dégâts importants au géranium et à d’autres plantes ornementales, mais aussi au maïs.

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