[Tribune] Commedia dell’arte à la conférence de Palerme sur la Libye
Marquée par l’imbroglio autour de la présence du maréchal Haftar, mais aussi la communication d’un hôte italien soucieux de montrer qu’il a repris la main sur le dossier libyen, la conférence de Palerme a rappelé à l’auteur de ces lignes la commedia dell’arte, ce genre théâtral italien mettant en scène des comédies improvisées par des acteurs masqués.
-
Jihâd Gillon
Responsable du pôle Maghreb/Moyen-Orient à Jeune Afrique
Publié le 18 novembre 2018 Lecture : 4 minutes.
«Tutto è perdonato » (« tout est pardonné »), à en croire l’Italie. Après la conférence de Palerme, Paris et Rome seraient enfin sur la même longueur d’onde concernant la question libyenne. Et c’est peu dire que le message a été martelé par le porte-parole de Giuseppe Conte, président du Conseil : « De grands sourires, et beaucoup d’optimisme à l’issue de la réunion. Cette conférence est une seconde étape dans le processus politique libyen après la rencontre de Paris en mai dernier. »
>>> À LIRE – Conférence de Palerme sur la Libye : un climat apaisé mais peu d’avancées concrètes
Le soulagement est palpable du côté des officiels italiens. Car ce rendez-vous, qui se voulait international et inclusif, a manqué d’échouer avant même d’avoir commencé. En cause : l’incertitude entourant la venue de Khalifa Haftar, le maréchal qui contrôle l’est de la Libye, annoncé présent. Puis absent. Puis « en route ».
Haftar pour la photo
Soutenu par Paris et Le Caire – en froid avec Rome depuis la mort suspecte d’un étudiant italien dans les geôles égyptiennes -, Haftar a-t-il reçu pour consigne de traîner des pieds, histoire de montrer que rien n’est possible en Libye sans ces deux pays ? Quoi qu’il en soit, à la fin de la première journée, et alors que le doute planait toujours sur sa venue, la communication italienne pouvait enfin triomphalement annoncer : « Haftar est dans l’avion pour Palerme. »
Bien s’informer, mieux décider
Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...