Claire Karekezi, la première neurochirurgienne du Rwanda
Après sa formation à Toronto, Claire Karekezi retournera au Rwanda cet été. À 35 ans, elle deviendra la première et seule femme neurochirurgienne de son pays d’origine.
C’est du jamais vu dans l’histoire rwandaise. Depuis presque un an, la neurochirurgienne spécialiste en tumeur cérébrale effectue une formation aux côtés du corps médical de l’hôpital Toronto Western afin de terminer son cursus. Depuis le début de ses douze années d’études, Claire Karekezi savait qu’elle souhaitait exercer dans son pays.
Une fierté et un bel accomplissement pour cette survivante du génocide des Tutsis au Rwanda. Elle n’avait que 10 lorsque la guerre a éclaté en 1994. Selon l’ONU, 800 000 personnes ont été tuées.
« On a grandi sachant que nous ne pouvions compter sur personne à part nous-même » révèle-t-elle au site The Toronto Star.
La benjamine de la famille Karekezi s’est battue et a continué l’école malgré les décès de ses cousins et de ses tantes. Au début des années 2000, elle intègre l’Université Nationale du Rwanda située dans la ville de Butare. Lors de sa quatrième année en médecine générale, Claire saisit l’opportunité de partir à l’étranger par le biais d’un programme d’échange organisé par la Fédération Internationale des Étudiants en médecine. En 2007, la jeune ambitieuse s’envole pour l’Université de Linpoking en Suède.
Le Rwanda, exemple de parité
À cette période, Claire se voit radiologue mais par un concours de circonstance, elle doit intégrer le département de neurochirurgie. Là, elle rencontre son mentor, celui qui lui a transmis l’amour de cette profession : Dr Jan Hillman.
On est cinq neurochirurgiens pour douze millions d’habitants !
Désireuse d’approfondir ses connaissances, elle enchaîne avec des stages dans ce domaine à Londres puis au Maroc. En 2013, Claire est honorée d’un award Women in Neurosurgery parrainé par Dr. Mark Bernstein, un neurochirurgien de l’hôpital Toronto Western. L’occasion pour elle de déposer une candidature et de se former au Canada. Après son stage, elle aurait pu faire le choix de rester en Occident et de travailler dans les meilleures conditions. Mais c’était sans compter sur sa passion et son dévouement ! Claire veut aider les quatre hommes neurochirurgiens du Rwanda à sauver la population :
« On est cinq pour douze millions. On a encore un plateau technique qui ne répond pas aux besoins de la population rwandaise. Mais je suis prête à aider mes collègues à avancer (…). C’est très important de revenir pour moi car je pense que j’ai eu une bonne formation. J’ai été exposée à différentes pathologies (…). Je veux réveiller les gens, les éduquer, peut-être contribuer à sauver quelques-uns et participer à l’avancement de la neurochirurgie dans mon pays », a-t-elle déclaré au micro de ICI Radio Canada.
Exemple de parité, le Rwanda est connu pour la place qu’il laisse aux femmes dans des milieux dits masculins comme la politique ou encore l’entrepreneuriat. « J’ai grandi dans cette atmosphère où on pousse la femme à aller loin et à réaliser ses rêves (…). Je trouve ça encourageant ». Ainsi, en tant que femme neurochirurgienne, Claire n’appréhende pas son retour en juillet. Au contraire, elle a hâte d’apporter sa pierre à l’édifice.
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