15 novembre 1988 : Yasser Arafat annonçait la création de l’État palestinien

Il y a trente ans, Yasser Arafat annonçait l’indépendance de la Palestine devant le Conseil national palestinien réuni à Alger et initiait un processus qui allait aboutir aux accords d’Oslo.

Yasser Arafat lors de son discours à Alger annonçant l’indépendance de la Palestine devant le Conseil national palestinien. © Capture écran/Ina

Yasser Arafat lors de son discours à Alger annonçant l’indépendance de la Palestine devant le Conseil national palestinien. © Capture écran/Ina

DSC_4979 copie

Publié le 15 novembre 2018 Lecture : 2 minutes.

« Le Conseil national palestinien, au nom de Dieu et au nom du peuple arabe palestinien, proclame l’établissement de l’État de Palestine sur notre terre palestinienne, avec pour capitale Jérusalem », annonçait Yasser Arafat il y a trente ans jour pour jour, le 15 novembre 1988, à Alger. Au-delà du symbole, elle s’accompagne d’une reconnaissance en creux de l’État d’Israël par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et Yasser Arafat.

« En dépit de l’injustice historique imposée au peuple arabe palestinien, qui a abouti à sa dispersion et l’a privé de son droit à l’autodétermination au lendemain de la résolution 181 (1947) de l’Assemblée générale des Nations unies, recommandant le partage de la Palestine en deux États, l’un arabe et l’autre juif, il n’en demeure pas moins que c’est cette résolution qui assure, aujourd’hui encore, les conditions de légitimité internationale qui garantissent également le droit du peuple arabe palestinien à la souveraineté et à l’indépendance », stipule en effet la déclaration.

la suite après cette publicité

Déclaration d’Alger

Depuis le début de l’année 1988, de jeunes lanceurs de pierres palestiniens sont aux prises avec l’armée israélienne, et mettent en évidence la disproportion de la répression israélienne. Par crainte d’une contagion auprès des Palestiniens vivant sur le territoire jordanien, le royaume hachémite met officiellement fin à ses liens administratifs et légaux avec la Cisjordanie. Une mesure qui ouvre la voie à la déclaration d’Alger, quelques mois plus tard.

Il s’agit là d’un tournant dans le conflit israélo-palestinien, Israël ayant toujours posé comme préalable à toute négociation la reconnaissance de son existence. Yasser Arafat a réussi à imposer cette déclaration à la frange dure de la résistance palestinienne. En dépit de cet effort notable, Yitzhak Shamir (chef du Likoud), le Premier ministre israélien rejette la proclamation du Conseil national palestinien qui satisfait pourtant une de ses principales revendications.

Elles aboutiront aux accords d’Oslo le 9 septembre 1993, qui reconnaissent le « droit d’Israël à une existence en paix et sécurité »

Accords d’Oslo

Mais le gouvernement de Yitzhak Rabin (travaillistes), mis en place après la victoire du parti travailliste aux élections législatives de 1992, lance des négociations secrètes avec l’OLP, par l’intermédiaire de la Norvège. Elles aboutiront aux accords d’Oslo le 9 septembre 1993, qui reconnaissent le « droit d’Israël à une existence en paix et sécurité » contre la reconnaissance de l’OLP comme représentant légitime du peuple palestinien. Des accords dont le seul effet concret aura été la création de l’Autorité palestinienne et la fin de la première intifada.

la suite après cette publicité

>>> À LIRE – Dix ans après sa mort, les rameaux de Yasser Arafat sont fanés

Quatorze ans plus tard, le 11 novembre 2004, Yasser Arafat mourrait sans avoir vu se réaliser son rêve d’un État palestinien reconnu par la communauté internationale. Trente ans plus tard, la solution à deux États est compromise de l’avis de la plupart des observateurs du conflit israélo-palestinien.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires