« Minga et la cuillère cassée » : la comédie musicale animée 100 % camerounaise
Inspirée du conte camerounais « La Cuillère cassée », publié en 1977, cette aventure est racontée sur les grands écrans et contribue à développer l’industrie du cinéma d’animation camerounais et africain.
Parce qu’elle aura cassé une cuillère durant la vaisselle, Minga – une jeune orpheline – sera jetée hors de la maison de sa méchante marâtre. Des péripéties, des animaux, un prince charmant et de la musique… cette histoire a tout pour plaire aux enfants ! Le tout est rehaussé par un décors riche et coloré et rythmé par des expressions bien connues du peuple camerounais.
Derrière ce long-métrage animé se cache le réalisateur camerounais de 39 ans Claye Edou. « Mis à part le fait que je sois passionné d’animation, j’ai fait le constat que notre culture était quasi absente des productions internationales » nous informe le cinéaste entre deux projections au Maroc pour la 17ème édition du FICAM (Festival International du Cinéma d’Animation de Meknès).
En 2014, après avoir officié comme comptable et contrôleur de gestion pour deux multinationales au Cameroun, il décide de se lancer dans le cinéma d’animation et de sortir, en novembre 2017, Minga et la cuillère cassée : le premier long-métrage entièrement réalisé au Cameroun. Avec cette production, il montre la richesse culturelle du pays et rend hommage aux sonorités africaines à travers la musique présente tout le long.
Transmettre les valeurs africaines
Plus encore, ce film permet aux enfants de s’identifier aux héros noirs. Les thèmes abordés sont l’obéissance, le respect des ainés et incorpore des messages sur les conséquences des actes que nous posons dans la vie. « C’est un excellent moyen de transmettre aux enfants les valeurs de chez nous qui ne sont pas forcément présentes dans les productions venues d’ailleurs ».
Et ce conte animé ne cesse de séduire ! Après le Maroc, Minga et la cuillère cassée sera projeté à Montréal lors du 34ème Festival Vues d’Afrique les 15 et 21 avril 2018. Encore une belle exposition pour ce film à la réalisation difficile. Il a fallu relever de nombreux défis : « Le premier a été le temps. Je continue de travailler comme contrôleur de gestion dans une entreprise industrielle à Douala. Puis, convaincre les artistes qui avaient les compétences requises de rejoindre l’aventure. Étant donné que plusieurs projets de ce type avaient fini par avorter, il y avait une réelle crise de confiance.
Enfin, je parlerais du financement. Produire un dessin animé est bien plus onéreux que pour un film en prises de vue réelles. Les investisseurs préfèrent placer leur argent dans des domaines ayant fait leurs preuves, il a donc été assez difficile de trouver des partenaires » avoue Claye Edou.
Mais cela ne l’a pas empêché de réaliser son rêve d’enfant et de devenir réalisateur. Il prépare d’ailleurs deux prochains long-métrages et « ne compte pas s’arrêter en si bon chemin ». (Re)découvrez la bande annonce de Minga et la cuillère cassée !
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Culture
- Esclavage : en Guadeloupe, un nouveau souffle pour le Mémorial ACTe ?
- Janis Otsiemi et la cour de « Sa Majesté Oligui Nguema »
- Fally Ipupa : « Dans l’est de la RDC, on peut parler de massacres, de génocide »
- Pourquoi tous les Algériens ne verront pas le film sur Larbi Ben M’hidi
- Francophonie : où parle-t-on le plus français en Afrique ?