Abedi Pelé
Ancien joueur professionnel ghanéen
Enfant déjà, quand Abedi Ayew jouait avec ses frères et ses copains sur les terrains vagues des faubourgs d’Accra, on l’appelait volontiers « Pelé ». Comme Edson Arantes do Nascimento, son illustre modèle. Le surnom lui est resté, et il n’était pas facile à porter. Champion d’Afrique à 18 ans et champion d’Europe des clubs avec l’Olympique de Marseille, onze ans plus tard, Abedi Pelé reste le meilleur footballeur ghanéen de tous les temps.
En décembre 1999, il met un terme définitif à sa carrière professionnelle. Avec Maha, son épouse, et ses deux enfants, il rentre à Accra. Tandis que sa famille s’occupe de faire fructifier son capital – dans l’immobilier notamment -, il crée son propre club, le Nania FC, qu’il entraîne et conduit bientôt jusqu’à l’élite. Mais le déclin du foot ghanéen le révolte. Il part en guerre contre des dirigeants qu’il juge incompétents et n’hésite pas à dire tout haut ce que ses compatriotes pensent tout bas. De plus en plus populaire, il se décide à briguer la direction de la Ghana Football Association (Gafa).
Lors de l’élection présidentielle, il soutient John Aggyekum Kufuor, le candidat du Nouveau parti patriotique (NPP). En décembre 2000, celui-ci succède à Jerry Rawlings, mais, lors des élections à la Gafa, il « oublie » de renvoyer l’ascenseur. Il convainc Abedi, qu’il juge par trop inexpérimenté, de se contenter d’un poste de vice-président.
Avec d’autres anciennes gloires continentales, le Ghanéen est coopté à la Commission football de la Confédération africaine (CAF). Déçu par des promesses non tenues, il claque bientôt la porte en compagnie de Basile Boli, son vieux complice du temps de l’OM. Candidate à l’organisation de la Coupe du monde 2006, l’Afrique du Sud le sollicite. Avec Roger Milla, l’ex-star des Lions indomptables camerounais, il mène activement campagne et ne peut cacher sa déception quand, en juillet 2000, l’Allemagne est finalement choisie.
Au printemps 2002, Milla et Pelé se retrouvent dans le même camp : celui de Joseph Blatter, candidat à sa propre succession à la tête de la FIFA. Entre le Ghanéen et le patron du foot mondial, le courant passe. Abedi, Milla et George Weah intègrent la Commission football de la Fédération, où ils côtoient Pelé (l’autre !), Franz Beckenbauer, Bobby Charlton, Eusebio et Michel Platini. Abedi accompagne Blatter dans sa tournée électorale en Afrique. « Nous avons besoin d’un président qui parle le langage du football. Blatter est décidé à réduire l’écart entre l’Afrique et le reste du monde », se justifie-t-il. Le Suisse est réélu haut la main.
Devenu vice-président de l’Union des fédérations ouest-africaines (UFOA), Abedi est à Johannesburg, le 12 mars dernier, aux côtés du Botswanais Ismaïl Bhamjee, qui annonce sa candidature à la présidence de la CAF. « C’est un homme de conviction, et je le soutiens », fait-il savoir. Par ailleurs, il participe à la campagne sud-africaine pour l’organisation de la Coupe du monde 2010. Le 30 septembre, au quartier général de la FIFA, à Zurich, il fait partie de la délégation qui présente officiellement le dossier de candidature. Et c’est en français qu’il s’adresse à Blatter : « Nous autres, Africains, avons beaucoup offert et offrons encore le meilleur de nous-mêmes au football européen. Notre rêve est d’accueillir la Coupe du monde. Monsieur le Président, faites en sorte qu’il se réalise ! »
Mais ses activités politico- sportives ne s’arrêtent pas là. Car l’ambassadeur de South Africa 2010 est aussi candidat au comité exécutif de la CAF ! Face au Nigérian Amos Adamu, la bataille n’est pas jouée d’avance, mais le Ghanéen est un gagneur. Verdict le 22 janvier, à Tunis.
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