Sénégal : les autorités cherchent-elles à museler l’association citoyenne Y en a Marre ?

Des responsables d’ONG partenaires de Y en a Marre ont été convoqués par les autorités sénégalaises. Le 16 novembre, l’association LEAD, son gestionnaire technique, a été notifiée de l’abrogation de son autorisation. Dans une note d’information, le mouvement citoyen dénonce des mesures d’intimidation visant à le faire disparaître.

Thiat, Fadel Barro et Kilifeu, fondateurs du mouvement Y en a marre. © Émilie Régnier pour J.A.

Thiat, Fadel Barro et Kilifeu, fondateurs du mouvement Y en a marre. © Émilie Régnier pour J.A.

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Publié le 15 novembre 2018 Lecture : 4 minutes.

Dans une note d’information diffusée le 14 novembre, le mouvement Y en a Marre affirme que l’ONG Oxfam, avec qui il a noué un partenariat en 2013, aujourd’hui terminé, a reçu une « mise en demeure du ministère sénégalais de l’Intérieur » l’exhortant à mettre fin à leur collaboration, sous peine de perdre son accord de siège, autrement dit son statut au Sénégal. Et d’ajouter que la même procédure aurait été appliquée à l’encontre de LEAD Afrique Francophone, gestionnaire administratif et financier de Y en a Marre, dont le responsable financier a été convoqué par la police, comme de l’organisation ouest-africaine Open Society Initiative for West Africa (Osiwa, financée par le milliardaire George Soros).

Les trois organisations ont en commun d’être des partenaires de Y en a Marre, dont l’activiste Fadel Barro est l’une des figures de proue. Un mouvement citoyen créé en 2011 dans le sillage de vives contestations sociales, avant qu’il ne s’oppose à la volonté d’Abdoulaye Wade de briguer un troisième mandat.

Une convocation écrite n’affichant aucun motif, mais dont « les questions d’ordre général ont tourné autour des financements de bailleurs tiers… »

Si l’ONG Oxfam n’a pas souhaité confirmer sa mise en demeure à Jeune Afrique, Ayisha Osori, directrice exécutive d’Osiwa, témoigne de la convocation de sa direction financière et administrative par les autorités, mardi 13 novembre, mais dément toute menace de perte d’agrément. « On ne nous a pas demandé de cesser nos collaborations avec Y en a Marre, cela fait d’ailleurs quelques années que nous n’avons plus de projet en cours avec eux. Nous ne nous sentons pas particulièrement visés », affirme-t-elle. Elle relève toutefois que la convocation de l’organisation a eu lieu dans le cadre d’une enquête sur les financements de Y en a Marre.

Bien s’informer, mieux décider

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