Mauritanie : Interpol annule le mandat d’arrêt contre l’homme d’affaires et opposant Mohamed Ould Bouamatou

Interpol a annulé les « notices rouges » relayant les mandats d’arrêt délivrés par la République islamique de Mauritanie contre l’homme d’affaires Mohamed Ould Bouamatou et son principal collaborateur, Mohamed Ould Debagh. L’organisation considère que l’affaire comporte « une dimension politique ».

Mohamed Ould Bouamatou, en 2008 (Archives). © DR

Mohamed Ould Bouamatou, en 2008 (Archives). © DR

Publié le 17 novembre 2018 Lecture : 2 minutes.

La commission de contrôle de l’organisation policière internationale a décidé, le 19 octobre, d’effacer de son fichier les informations concernant l’homme d’affaires franco-mauritanien Mohamed Ould Bouamatou et l’un de ses proches collaborateurs, Mohamed Ould Debagh. Saisie par les avocats ces deux hommes, la commission considère qu’« il y a une dimension politique prédominante dans cette affaire », selon la décision d’Interpol, que Jeune Afrique reproduit ici.

À la demande des pays affiliés, Interpol diffuse des « notices rouges », qui ne sont pas des mandats d’arrêt internationaux mais un moyen par lequel l’organisation informe qu’un mandat d’arrêt a été délivré par l’autorité judiciaire d’un de ses membres.

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Mohamed Ould Bouamatou et Mohamed Ould Debagh sont visés depuis le 31 août 2017 par un mandat d’arrêt de la justice mauritanienne pour des soupçons de corruption. Le régime du président Mohamed Ould Abdelaziz accuse l’homme d’affaires, qui s’était établi au Maroc après être entré en disgrâce, d’avoir financé, en 2017, un groupe de sénateurs qui a mené une fronde contre le référendum constitutionnel ayant mené à la suppression du Sénat.

Persécutions multiples

« M. Ould Bouamatou n’a jamais caché qu’il soutenait légalement l’opposition mauritanienne, notamment financièrement, afin de favoriser la démocratie en Mauritanie, ce que la commission d’Interpol a bien pris en compte », ont déclaré les avocats William Bourdon et Elyezid Ould Yezid dans un communiqué, saluant une « décision historique ».

« On rappellera que ces mandats d’arrêt ont eu également pour dessein d’empêcher M. Mohamed Ould Bouamatou de se présenter, le cas échéant, à une élection en Mauritanie, de soutenir un autre candidat mais également de soutenir l’opposition », ajoutent les avocats.

Fondateur du groupe BSA et de la banque GBM, Mohamed Ould Bouamatou,est depuis plusieurs années en rupture avec le président mauritanien – son cousin – qu’il avait soutenu durant sa campagne présidentielle de 2009. Il avait quitté la Mauritanie en 2011 pour s’établir au Maroc.

« Des persécutions multiples [ont été] initiées par les autorités mauritaniennes », selon les avocats de Bouamatou

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« Des persécutions multiples initiées par les autorités mauritaniennes ont été illustrées récemment par la confiscation arbitraire et brutale de l’ensemble des biens professionnels et personnels de M. Ould Bouamatou, persécutions condamnées par tous les partis politiques d’opposition mauritaniens », dénonce le communiqué de ses avocats.

Si Mes William Bourdon et Elyezid Ould Yezid saluent la décision d’Interpol, ceux-ci indiquent « avoir reçu pour instruction d’engager des poursuites judiciaires à l’encontre de l’ensemble des complices et auteurs de cette machination judiciaire et ce, devant toutes les juridictions compétentes ».

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Décision n°2 interpol by Jeune Afrique on Scribd

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