À Addis-Abeba, l’Union africaine lance officiellement son « fonds pour la paix »
Le conseil d’administration de ce fonds s’est réuni pour la première fois, ce week-end à Addis-Abeba, en marge du sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA). Il doit permettre, à terme, de financer 25% des opérations de soutien à la paix entreprises par l’organisation continentale.
Le « fonds pour la paix » de l’Union africaine (UA) a été officiellement lancé à Addis-Abeba, en marge de son sommet extraordinaire pour la mise en œuvre des réformes.
>>> À LIRE – Union africaine : ouverture du sommet extraordinaire sur la réforme de l’institution
Créé dès 1993, ce fonds a longtemps été une coquille vide. Son principe : permettre à l’UA de financer rapidement ses initiatives en faveur de la paix sur le continent, sans avoir besoin de solliciter des pays donateurs, comme c’est souvent le cas. Relancé en juillet 2016, alors que Nkosazana Dlamini Zuma était encore présidente de la Commission de l’UA, il a enfin récolté fin 2017 ses premiers millions de dollars.
400 millions de dollars d’ici 2020
Selon le président en exercice de l’UA, le Rwandais Paul Kagame, qui s’exprimait lors d’une cérémonie de lancement organisée en marge du sommet extraordinaire de l’UA, 60 millions de dollars (53 millions d’euros) ont été à ce jour réunis. Mais 12 des 55 membres de l’UA n’ont toujours pas contribué. « S’ils le font d’ici à la fin de l’année, nous pouvons atteindre 100 millions de dollars », expliquait pour sa part Donald Kaberuka, le « haut représentant » pour le financement de l’Union.
L’UA veut obliger les donateurs étrangers à verser leur contribution à travers ce fond
La veille, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, avait nommé cinq des sept membres du conseil d’administration de ce fonds. Il s’agit de la Nigériane Zainab Ahmed, du Centrafricain Anicet-Georges Dologuele, de l’Éthiopienne Elene Makonnen, du Sud-africain Tito Mboweni et du Tunisien Kamel Morjane. Deux autres membres du conseil, représentant l’Union européenne et les Nations unies, doivent encore être nommés.
Les États membres sont appelés à verser au total 400 millions de dollars à ce fonds d’ici à 2020. Par ailleurs, l’UA veut obliger les donateurs étrangers souhaitant contribuer à ses opérations de maintien de la paix à verser leur contribution à travers cette caisse.
Financer les actions les moins coûteuses
Une fois constitué, il devrait pouvoir financer 25% des opérations de soutien à la paix de l’UA. Toutefois, il devrait essentiellement soutenir des actions préventives – les moins coûteuses – telles les missions d’information ou de médiation. Quant aux opérations de maintien de la paix ou de reconstruction des États, beaucoup plus onéreuses, elles ne devraient pas faire partie des actions financées à l’aide de ce mécanisme, a expliqué Donald Kaberuka.
Ce fonds, qui fait partie de la réforme du financement de l’UA, doit être alimenté par les recettes de la taxe de 0,2% sur les importations que les États membres doivent mettre en place. 24 pays appliquent déjà cette mesure ou sont en voie de le faire. Mais une partie des pays du continent, surtout en Afrique australe, demeure très réservée sur cette méthode.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- En Côte d’Ivoire, le remariage très confidentiel de Laurent Gbagbo
- Le conflit Russie-Ukraine importé au Sahel ? Notre décryptage en vidéo
- Nathalie Yamb et Alain Foka : quand les soutiens des juntes sahéliennes se déchire...
- Au Niger, Samuel Eto’o reçu par le général Tiani
- Ukraine au Sahel, Tshisekedi et Kabila, investiture de Kagame, Macky Sall et Ousma...