Cameroun anglophone : un professeur et un employé de l’Université de Buea enlevés

Un professeur de l’université de Buea, la capitale de la région du Sud-Ouest anglophone en conflit, et un employé de l’établissement ont été enlevés, a annoncé l’Université dans un communiqué reçu dimanche par l’AFP.

Vue de Buea au Cameroun. © Wikimedia Commons

Vue de Buea au Cameroun. © Wikimedia Commons

Publié le 18 novembre 2018 Lecture : 2 minutes.

Charles Doumta, professeur à la faculté des Sciences médicales, et George Ongey, agent contractuel, ont été enlevés respectivement vendredi et le 10 novembre, a annoncé l’Université de Buea.

Aucune information n’a été donnée sur l’identité des assaillants ni les conditions de l’enlèvement du professeur et de l’agent.

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« Nous notons que ces actes ont pour but d’intimider, de créer la peur et la panique parmi le personnel et les étudiants, et de perturber le bon fonctionnement de l’année scolaire », indique le vice-doyen, Horace Manga Ngomo, dans ce texte.

L’université de Buea est, avec ses 12.000 étudiants annuels -dont une majorité d’anglophones-, un bastion historique de la connaissance au Cameroun anglophone.

Une crise socio-politique sans précédent

Dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, une crise socio-politique sans précédent s’est installée fin 2016. Elle s’est transformée fin 2017 en conflit armé.

Des affrontements entre armée et séparatistes, regroupés en groupes épars dans la forêt équatoriale, s’y produisent quasiment tous les jours depuis plusieurs mois.

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Les séparatistes ont décrété un boycott des établissements scolaires, estimant que le système scolaire francophone marginalise les étudiants anglophones.

Les attaques de séparatistes armés contre des écoles sont nombreuses depuis le début du conflit. Début novembre, 90 élèves ont été enlevés par des hommes armés présumés séparatistes puis libérés dans le Nord-Ouest, dans des circonstances toujours floues.

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Important déploiement de forces de sécurité

Les autorités, qui qualifient les séparatistes de « terroristes », ont procédé depuis début 2018 à un important déploiement de forces de sécurité pour « rétablir l’ordre ».

Selon des sources concordantes, aux séparatistes armés se sont ajoutés des bandes armées qui rackettent les populations et les entreprises.

Plus de 200 membres des forces de défense et de sécurité camerounaises ont perdu la vie dans ce conflit ainsi que plus de 500 civils, selon les ONG.

Ce conflit, qui n’a cessé de prendre de l’ampleur, a déjà forcé plus de 437.000 personnes à fuir leur domicile dans ces régions, selon des chiffres de l’ONU publiés début octobre.

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