Renault-Nissan : Carlos Ghosn placé en détention au Japon pour des soupçons de malversations

Le président de Renault-Nissan a été arrêté et placé en détention le 19 novembre au Japon, rapportent les médias nippons. Cela fait suite aux soupçons de malversations révélés le même jour par Nissan, après une enquête interne de l’entreprise.

Émission d’information japonaise évoquant l’arrestation de Carlos Ghosn. © Tetsu Joko/AP/SIPA

Émission d’information japonaise évoquant l’arrestation de Carlos Ghosn. © Tetsu Joko/AP/SIPA

Publié le 19 novembre 2018 Lecture : 2 minutes.

Déclarations de revenus inférieurs à la réalité, utilisation de biens de l’entreprise à des fins personnelles… Le président du consortium Renault-Nissan, devenu en 2017 le premier constructeur du continent, est sous le coup d’une enquête qui lui a valu d’être entendu par la justice nippone, le 19 novembre, avant d’être placé en détention.

« Le bureau du procureur du district de Tokyo a arrêté le président de Nissan, M. Ghosn, sur des accusations de violation de la loi sur les instruments financiers et les changes », a notamment déclaré la radio publique japonaise.

la suite après cette publicité

Les excuses de Nissan

Selon un communiqué de Nissan, cette arrestation fait suite à une enquête interne de plusieurs mois, après un rapport mettant en cause le comportement du président de l’entreprise et son directeur délégué, Greg Kelly, depuis plusieurs années. Tous deux devraient, toujours selon l’entreprise, être prochainement démis de leurs fonctions.

Surnommé le « Cost Killer » et réputé au Japon pour son charisme, Ghosn, 64 ans, né au Brésil, est l’artisan de la refonte de Renault et de Nissan dans les années 1990. En 2016, il avait également pris les rênes de Mitsubishi, en difficulté.

À la bourse parisienne, le cours de l’action Renault a chuté de 10,31 % en 3 heures, tandis que celui de Nissan à la bourse de Tokyo reculait de 10,29 %.

Si Nissan a communiqué le 19 novembre, présentant ses excuses à ses actionnaires et partenaires et assurant la coopération de l’entreprise avec la justice, la direction de Renault (qui représentait en 2017 17 % du marché africain de l’automobile avec 190 000 véhicules neufs vendus) ne s’est pas encore exprimée.

la suite après cette publicité

Feuille de route marocaine

Reste à savoir les implications qu’aura cette affaire sur une entreprise qui ne se contente pas de commercialiser ses produits en Afrique : Renault a commencé à produire des véhicules dans son usine de Tanger dès 2012 et y a produit 300 000 voitures en 2017, ce qui place le site dans le top 5 des lieux de production de la marque.

Le 25 octobre dernier, Carlos Ghosn avait été accueilli en grande pompe par le roi Mohammed VI au palais royal de Marrakech, en compagnie du ministre de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy. Le patron français venait pour exposer sa nouvelle feuille de route pour l’usine de la marque à Casablanca, la Somaca.

la suite après cette publicité

Cette dernière, rachetée depuis 2003, devrait doubler sa capacité de production afin d’atteindre 160 000 véhicules par an à l’horizon 2022.

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

La rédaction vous recommande

Nissan prend son élan depuis Pretoria

Contenus partenaires