RDC – Emmanuel Ramazani Shadary : « L’œuvre de Joseph Kabila doit être poursuivie »
À trois jours du coup d’envoi officiel de la campagne électorale pour le triple scrutin (présidentiel, législatif et provincial) en RDC, Emmanuel Ramazani Shadary, dauphin du président sortant Joseph Kabila, a dévoilé lundi 19 novembre son programme, qu’il chiffre à 86 milliards de dollars.
Présidentielle en RDC : l’alternance, et après ?
Après deux années d’une crise politique ouverte en décembre 2016, la RDC a renoué avec les urnes. Félix Tshisekedi a été proclamé vainqueur par la Ceni, devant Martin Fayulu et Emmanuel Ramazani Shadary, le dauphin de Joseph Kabila. Une victoire accueillie entre joie et contestations.
Comment Emmanuel Ramazani Shadary entend-t-il se démarquer de la gouvernance de son mentor, sans pour autant le défier, ni le froisser ? S’il est élu, le dauphin de Joseph Kabila « assurera la continuité d’un système qu’il va nettoyer », affirme à Jeune Afrique un proche des deux hommes. Quant à la méthode, ce sera « à lui de savoir comment faire », glisse notre interlocuteur.
Porté par le Front commun pour le Congo (FCC), véritable machine électorale mise en place par Joseph Kabila, le programme de Ramazani Shadary s’axe sur quatre priorités qu’il a exposé lundi 19 novembre lors d’une conférence de presse au luxueux Pullman Hôtel de Kinshasa : renforcement de l’autorité de l’État, diversification de l’économie et garantie de l’emploi, lutte contre la pauvreté et garantie de l’accès aux services publics et, enfin, « démonstration de l’importance géostratégique de la RDC ».
>>> À LIRE – Présidentielle en RDC : le camp au pouvoir dévoile son équipe de campagne
Chantre de la « refondation » amorcée par Kabila
Pour sa première prise de parole officielle depuis sa désignation, le 8 août, Emmanuel Ramazani Shadary – toujours sous les coups de sanctions de l’Union européenne (UE) depuis 2017 – a défendu le bilan du président sortant. « L’œuvre de Joseph Kabila doit être poursuivie, mais avec une projection sur l’avenir », a-t-il déclaré. « La refondation de l’État congolais, amorcée par le président de la République (…) balise le chemin de notre marche vers un Congo émergent » a-t-il ajouté, avant de marteler que ce bilan « restera la source d’inspiration de tout mon engagement politique ».
Le programme présenté par le candidat du FCC, détaillé dans un document d’une quarantaine de pages, tient aussi compte du passif des dix-sept années de présidence de Joseph Kabila. Ramazani Shadary n’hésites pas à lister « le chômage croissant », « la pauvreté liée à la faible production » ou encore « la guerre de l’eau », tout en soulignant par ailleurs « le contrôle des secteurs de production » ou encore « le développement des PT – Ntic [Postes, télécommunications et nouvelles technologies de l’ information et de la communication] ».
Moi président, je veillerai à ce que toute sorte de violation des règles, dont le clientélisme, l’abus de pouvoir, l’impunité, la corruption (…) soient strictement sanctionnés
« Moi président, je veillerai à ce que toute sorte de violation des règles, dont le clientélisme, l’abus de pouvoir, l’impunité, la corruption, la fraude perpétrée à tous les niveaux par des personnes physiques ou morales, étrangères et congolaises, soient strictement sanctionnés », a promis le candidat originaire du Maniema, dans l’est de la RDC. Une phrase qui a fait mouche dans l’assistance, au point que le candidat a répété par deux fois ce passage, à la demande de l’auditoire.
>>> À LIRE – RDC : comment l’opposition a sabordé l’accord de Genève pour un candidat commun
Emploi et sécurité
Sur le front de l’emploi, Emmanuel Ramazani Shadary promet la création de 100 000 emplois dans la première année de son mandat. Mais, dans un pays qui perd chaque année quelque 15 milliards de dollars du fait la corruption, selon Emmanuel Luzolo Bambi, conseiller du président Joseph Kabila chargé de la lutte contre la corruption, et où 63% des 70 à 90 millions de Congolais vit sous le seuil de pauvreté, selon les chiffres de l’UNFPA, le dauphin de Joseph Kabila a affirmé que le vrai défi est moins celui de l’absence de ressources, « mais plutôt celui de notre capacité à créer des richesses, à les mobiliser et à les protéger contre les pillages ».
Au chapitre sécuritaire, Ramazanbi Shadary a affirmé qu’il comptait améliorer « progressivement » les soldes des militaires – actuellement évaluée à moins de 80 dollars par mois -, a promis de renforcer leurs capacités d’actions sur terrain et d’améliorer leurs conditions d’hébergement.
Il s’est également engagé, s’il est élu, à améliorer le système de défense des forces armées et à poursuivre la réorganisation de ces forces pour « éradiquer des germes d’insécurité sur le territoire national, particulièrement dans l’est du pays ». L’ex-ministre de l’Intérieur, compte également « sensibiliser la communauté internationale sur le terrorisme qui a élu domicile dans le nord-est de notre pays ».
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Présidentielle en RDC : l’alternance, et après ?
Après deux années d’une crise politique ouverte en décembre 2016, la RDC a renoué avec les urnes. Félix Tshisekedi a été proclamé vainqueur par la Ceni, devant Martin Fayulu et Emmanuel Ramazani Shadary, le dauphin de Joseph Kabila. Une victoire accueillie entre joie et contestations.
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...