[Chronique] France : immigration choisie, les étudiants aussi
Le Premier ministre français vient d’annoncer que les nouveaux étudiants extra-européens devraient désormais payer des droits d’inscription largement supérieurs à ceux acquittés par les ressortissants de l’Union.
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 20 novembre 2018 Lecture : 1 minute.
Le système éducatif français serait-il en pleine « anglo-saxonnisation » ? Selon une annonce d’Édouard Philippe, ce lundi, les frais de scolarité de certains apprenants commenceront à ressembler, dans le secteur public, à ceux de Cambridge ou de Yale.
De 170 à 2 770 euros la licence
Alors que certains droits d’inscription des nouveaux étudiants vont être multipliés par 15 ou 16, il apparaît qu’étudier en France devient encore davantage une affaire de budget. Le droit d’entrée en licence passera de 170 euros annuels (un peu plus de 100 000 francs CFA) à 2 770 euros (près de deux millions de CFA). Quant aux masters et aux doctorats, ils seront accessibles à 3 770 euros, contre respectivement 243 et 380 euros précédemment. Sont concernés par ces mesures les étudiants étrangers originaires de l’extérieur de l’Union européenne.
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Si le recul en matière de quasi-gratuité s’intègre paradoxalement dans une « stratégie d’attractivité pour les étudiants internationaux » – 500 000 espérés à l’horizon 2027 contre 324 000 actuellement – , c’est que les nouveaux frais de scolarité, officiellement synonymes de réalisme économique et de gain qualitatif, devraient être accompagnés d’une politique de développement des campus franco-étrangers sur le continent et de bourses et de visas vis-à-vis des étudiants africains. Lesquels seront tout de même les premiers à pâtir de cette nouvelle politique.
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