Saddam dans l’intimité

Publié le 27 juin 2005 Lecture : 2 minutes.

Le magazine américain pour hommes GQ a publié, dans son numéro de juillet, les confidences de cinq membres d’une unité de la Garde nationale de Pennsylvanie mobilisés en Irak à la fin de 2003 et affectés ensuite pendant 298 jours à la garde des bâtiments où est détenu Saddam Hussein. Ils ont fait par écrit le serment de ne pas révéler leur localisation précise, ni le nombre de soldats qui gardent le prisonnier, mais sont restés libres, en revanche, de raconter leurs relations avec ce dernier, arrêté le 18 décembre 2003. Elles semblent avoir été fort cordiales avec celui qu’ils appellent le « clean freak ».
Le prisonnier Saddam, tel que ces jeunes gens le décrivent, est un homme qui a un grand souci de la propreté. Il se lave soigneusement les mains quand il a serré celles d’un visiteur. Il essuie méticuleusement avec un torchon les cuillères et les fourchettes, les plateaux où on lui apporte ses repas et la table où il mange. Il prend deux douches par semaine et lave lui-même son linge.

Au petit déjeuner, il a une préférence pour le Raisin Bran Crunch de Kellogg’s. Il mange du poisson et du poulet, mais n’aime pas le boeuf. Il prie cinq fois par jour dans sa cellule et garde auprès de lui un Coran qu’il prétend avoir trouvé dans les ruines d’une maison, près de l’endroit où il a été arrêté. Il est persuadé qu’il a été trahi par la seule personne qui savait où il était.
Il se considère toujours comme le président de l’Irak. Il n’a aucune sympathie pour les deux Bush – « The Bush father, son, no good », dit-il en « anglais » -, mais il serait prêt à parler avec le président actuel : « Bush fils pourrait pardonner et oublier ce qui s’est passé. Il sait que je n’ai rien, pas d’armes de destruction massive. Il sait qu’il ne les trouvera jamais. » Il affirme qu’il n’a « jamais eu de relations avec Oussama Ben Laden », et regrette Ronald Reagan. La mort de l’ancien président semble être une des rares informations qui soit parvenue jusqu’à lui. Reagan, raconte-t-il, « lui vendait des avions et des hélicoptères » pendant la guerre contre l’Iran (1980-1988). Il déplore que Reagan ne soit plus là, parce que « s’il était là, je ne serais pas où je suis ». Saddam semble aussi avoir gardé un bon souvenir de Bill Clinton. « The Cleeenton, he’s okay », écrit le magazine.
Il ne semble pas avoir été question, dans ces conversations, du procès du dictateur, qui devrait s’ouvrir avant la fin de 2005.

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