Football : la qualification de l’Algérie à la CAN 2019, signe d’une stabilité retrouvée ?

Nommé en juillet dernier, le sélectionneur Djamel Belmadi a permis à l’Algérie de se qualifier pour la CAN 2019 au Cameroun (15 juin-13 juillet), après la victoire au Togo le 18 novembre (4-1). Une bonne nouvelle pour une équipe qui a vu défiler huit sélectionneurs en sept ans, et a surtout besoin de calme et de sérénité.

Des supporters algériens lors de la CAN en février 2015 en Guinée équatoriale. © Sunday Alamba / AP / Sipa

Des supporters algériens lors de la CAN en février 2015 en Guinée équatoriale. © Sunday Alamba / AP / Sipa

Alexis Billebault

Publié le 22 novembre 2018 Lecture : 2 minutes.

On doit bien trouver quelque part dans le monde un autre pays qui change de sélectionneur en moyenne tous les six mois. Mais ces dernières années, l’Algérie a fait très fort. Après l’ère Vahid Halilhodzic (juillet 2011-juillet 2014), qui ferait presque figure de rentier, le pays a vu se succéder Christian Gourcuff, Nabil Neghiz, Milovan Rajevac, Georges Leekens, Lucas Alcaraz, Rabah Madjer et donc Djamel Belmadi le mois de juillet dernier.

Une période d’instabilité qui a eu des conséquence lourdes sur les résultats : les Fennecs sont ainsi passés à côté de la CAN 2017, après une élimination dès le premier tour, avant d’échouer lors des qualifications pour la Coupe du monde 2018.

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« C’est une bonne chose que la sélection ait assuré sa présence au Cameroun l’été prochain. Car elle a besoin de stabilité. Depuis quatre ans, trop d’erreurs ont été commises par la fédération, cela a coûté de l’argent. Belmadi, c’est un bon choix. Maintenant, il faut le laisser travailler, car depuis quatre ans, la sélection n’a pas progressé », résume Nordine Kourichi, ancien international algérien et qui fût l’adjoint d’Halilhodzic.

Une équipe en reconstruction

En quatre matches, Djamel Belmadi a permis à son équipe de prendre sept points, et de montrer, notamment contre le Bénin (2-0) et au Togo (4-1) un visage parfois séduisant.

« Le potentiel est là. Le talent aussi, mais ce n’est pas toujours suffisant en Afrique. Pour moi, ce serait une erreur de virer Belmadi si l’Algérie ne passe pas le premier tour de la CAN, ou si elle est éliminée en huitièmes de finale. L’Algérie est une équipe en reconstruction, la CAN est une étape, l’objectif doit être la qualification pour la Coupe du Monde 2022 », poursuit l’ancien défenseur des Fennecs.

Les débuts de Belmadi sont encourageants, il faut lui laisser sa chance

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Une analyse forcément nuancée par l’impatience qui entoure la sélection algérienne. « Il est évident que les gens attendent beaucoup de cette équipe. Les résultats sont là pour imprimer une certaine continuité. Les débuts de Belmadi sont encourageants, on sent qu’il a des idées. Il a fait une bonne carrière en France, il a été international algérien, il a une certaine expérience d’entraîneur au Qatar, il faut lui laisser sa chance », intervient Ali Fergani, ex milieu de terrain puis sélectionneur de l’Algérie. « Mais il est probable que si l’Algérie ne fait pas une bonne CAN, les critiques vont lui tomber dessus, et que sa position pourrait devenir instable », ajoute l’ancien milieu de terrain d’Hussein Dey et de la JS Kabylie.

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Kourichi, qui milite pour la stabilité, se souvient de la CAN 2013 en Afrique du Sud, lors de laquelle l’Algérie avait été éjectée du tournoi au soir du premier tour. « Pourtant, le président de la fédération, Mohamed Raouraoua, avait maintenu sa confiance à Halilhodzic. Et il avait eu raison de le faire, puisque l’équipe s’était qualifiée pour la Coupe du monde 2014 au Brésil. » Un message directement adressé à Kheireddine Zetchi, le nouveau patron du football algérien

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