Ouverture du Fima 2018 : une coopération sud-sud tous azimuts

C’est au nom de l’union entre les 54 pays d’Afrique comme gage du dynamisme de la mode africaine que le styliste Alphadi a ouvert la onzième édition du Festival international de la mode en Afrique (Fima) à Dakhla, au Maroc.

Parade à l’ouverture de la Fima 2018. © FIMA2018

Parade à l’ouverture de la Fima 2018. © FIMA2018

KATIA TOURE_perso

Publié le 22 novembre 2018 Lecture : 4 minutes.

Quand on demande au styliste Alphadi pourquoi il a choisi Dakhla pour célébrer les vingt ans du Festival international de la mode en Afrique (Fima), il balaie d’emblée la rumeur de menaces sécuritaires au Niger qui, depuis plusieurs semaines, va bon train. « Dakhla est une ville de beauté, de création ! Le festival est né dans le désert et Dakhla est une ville du désert. Il faut aussi savoir que, depuis 1998, soit depuis la toute première édition du Fima, le Maroc nous soutient. Hassan II, à l’époque, et Mohammed VI aujourd’hui. Ce dernier n’a jamais douté de l’amitié entre les peuples ! Alors vive le Maroc et vive le roi ! Grâce au Fima, nous allons montrer la création africaine au Maroc ! »

C’est sur la scène du palais des congrès de Dakhla qu’Alphadi s’est lancé dans cette dithyrambe à l’endroit du royaume chérifien avant d’ouvrir la onzième édition de son Festival international de la mode. À ses côtés, un créateur star du même acabit, le Burkinabè Pathé’O, mais aussi l’Ivoirien A’Salfo, leader du groupe Magic System, Mohamed El Aaraj, ministre marocain de la Culture et de la Communication, ainsi que Lamine Benomar, wali et gouverneur de la région Dakhla-Oued Eddahab.

La 11e édition du Fima a été lancée à Dakhla, au Maroc, par Alphadi. © FIMA2018

La 11e édition du Fima a été lancée à Dakhla, au Maroc, par Alphadi. © FIMA2018

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Pour un rayonnement international

L’objectif du Fima est de permettre au secteur de la mode de générer des emplois, de faire en sorte que les Africains consomment africain et que la mode africaine rayonne à l’international. Cette assertion, véritable fil rouge de sa longue carrière, ne peut être que celle de Pathé’O, qui lui aussi s’est exprimé au micro. Quant à A’Salfo, il a tenu à rappeler que Mohammed VI a toujours contribué au développement de la culture en Afrique et que son groupe, choisi pour assurer la soirée musicale du 21 novembre aux côtés d’artistes nigériens, fête également ses vingt ans cette année.

La mode est un outil de développement considérable pour la paix et l’intégrité !

Il ne restait plus que le ministre de la Culture pour adresser des remerciements ici et là. Mais c’était sans compter sur l’énergie d’Alphadi. « La mode est un outil de développement considérable pour la paix et l’intégrité ! », a-t-il lancé, en rajoutant notamment : « Il faut forcer les dirigeants africains à mettre la culture au cœur de leur politique » et « montrer que la mode africaine peut être achetée par le monde arabe ! »

La douzième édition se tiendra au Niger, en 2019, en marge du sommet de l’Union africaine

Dans son discours, le fondateur du festival a également révélé certains éléments de la prochaine édition : « La douzième édition se tiendra au Niger, en 2019, en marge du sommet de l’Union africaine. » Tonnerre d’applaudissements sous le crépitement des flashs des photographes.

Parade à l'ouverture de la Fima 2018. © FIMA2018

Parade à l'ouverture de la Fima 2018. © FIMA2018

« L’Afrique est en ébullition, elle crée avec ses tripes »

Autant dire que ce panel était à l’image du thème de cette onzième édition : « L’art et la culture, vecteurs d’intégration africaine. » Et Alphadi a largement réussi son entrée. Huit mois de préparation, un budget de 25 millions de dirhams, 32 pays africains présents, plus d’une quarantaine de stylistes au rendez-vous (on notera la participation du Sud-Africain David Tlale, de l’Ivoirien Gilles Touré, du Londonien Ade Bakare, du Burkinabè Bazem’sé ou de la Sénégalaise Collé Ardo Sow, entres autres pointures), mais aussi des mannequins de renom. Pour exemple, Noémie Lenoir est de la fête tout comme Rebecca Ayoko, cette Ghanéenne née de parents togolais, égérie d’Yves Saint Laurent dans les années 1980 avant que Katoucha Niane ne la remplace comme « reine du studio ».

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« C’est la première fois que je viens au Fima même si j’ai bien failli m’y rendre en 1998 après avoir remporté un concours. Un empêchement m’a retenu à Paris. Et puis, les années ont passé. Mais Alphadi n’a pas cessé de me solliciter. Il était donc temps », confie-t-elle. « Je m’attends à de très belles surprises. Le Fima met en avant ce que la création africaine a de plus beau et de plus dynamique. L’Afrique est en ébullition, elle crée avec ses tripes. L’Europe a connu ça mais, aujourd’hui, elle sature donc ne crée plus vraiment. »

Parade à l'ouverture de la Fima 2018. © FIMA2018

Parade à l'ouverture de la Fima 2018. © FIMA2018

Coopération sud-sud

En attendant, coopération sud-sud oblige, la seule festivité de la journée a été une parade organisée en plein centre-ville de Dakhla, précédée par une première conférence autour de entrepreneuriat dans le secteur du tourisme. Le soir, la scène érigée devant le palais des congrès a donné lieu à un show pour lequel il valait mieux faire l’impasse sur les talons hauts. Ce jeudi 22 novembre, place à l’ouverture des stands dédiés à la beauté et au bien-être du salon Haské mais aussi au concours de jeunes créateurs, top models, bijoutiers et maroquiniers.

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Le vendredi 23 sera l’occasion d’assister au « défilé panafricain » tandis que le samedi 24, la Grande Nuit du Fima aura pour point d’orgue « le défilé des créateurs des cinq continents ». Le tout avec masterclass et conférences dans la journée.

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