Centrafrique : 3 jours de deuil national décrétés après le massacre d’Alindao, l’ONU sonne l’alerte

Trois jours de deuil national ont été décrétés en Centrafrique après la mort d’au moins 60 personnes tuées dans une attaque le 15 novembre à Alindao (centre), selon un rapport interne de l’ONU publié le 21 novembre, mettant en garde contre « un scénario catastrophe » dans le pays.

Des casques bleus de la mission de l’ONU en Centrafrique en patrouille dans les rues de la capitale Bangui, le 12 février 2016. © Jerome Delay/AP/SIPA

Des casques bleus de la mission de l’ONU en Centrafrique en patrouille dans les rues de la capitale Bangui, le 12 février 2016. © Jerome Delay/AP/SIPA

Publié le 21 novembre 2018 Lecture : 2 minutes.

Trois jours de deuil national ont été décrétés en Centrafrique après le massacre d’Alindao (centre), le 15 novembre dernier, où au moins 60 personnes ont été tuées. « Nous sommes de retour à la case départ ! », a déploré Najat Rochdi, la coordonnatrice du bureau des affaires humanitaire de l’ONU (Ocha) en République centrafricaine, dans un communiqué publié le 21 novembre.

Dans son rapport, l’ONU met en garde contre « un scénario catastrophe » dans le pays, en proie à une nouvelle flambée de violences et à des risques de famine.

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« L’alerte est là »

« Si la situation reste la même », si « les gens ne retournent pas vers leurs champs » et si « nous n’avons pas un environnement propice au retour des déplacés afin qu’ils puissent (…) travailler à nouveau leurs champs (…), dans quelques années, nous aurons une famine en République centrafricaine et ce sera un scénario catastrophe », a-t-elle déclaré au cours d’une conférence de presse. « L’alerte est là, on ne parle pas de 10 personnes, on parle de quelques centaines de milliers de personnes », a souligné Najat Rochdi.

Près de 50 000 personnes affectées

Ces trois dernières semaines, plus de 50 000 personnes ont été affectées par les violences dans les villes de Batangafo, dans la préfecture de l’Ouham (nord), et d’Alindao, dans la préfecture de Basse-Kotto (centre), et les deux principaux camps de déplacés de ces villes ont été incendiés, selon l’ONU.

Ces combats avaient opposé le 15 novembre des milices antibalaka, autoproclamées d’autodéfense, à des combattants du groupe armé Union pour la paix en Centrafrique (UPC). D’autres sources faisaient état mercredi d’un bilan plus élevé, sans qu’il soit possible de le confirmer. L’église d’Alindao, le couvent et le camp de déplacés de la localité ont été brûlés. Les personnes touchées par les combats se sont réfugiées au sud de la ville, dans un site aux alentours du village de Datoko, selon le rapport qui souligne que des locaux d’ONG ont été « pillés ».

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Violences meurtrières quotidiennes

Dans un communiqué diffusé lundi, l’UPC a accusé des « bandits tant musulmans que chrétiens » d’être à l’origine des violences. « L’UPC a dépêché une de ses unités pour que saccages et exactions cessent ». Alindao a longtemps été la principale base de l’UPC, groupe armé dirigé par Ali Darassa, un des principaux groupes de l’ex-coalition de la Séléka qui avait renversé le régime de François Bozizé en 2013. À l’époque, la Séléka avait marché sur Bangui, entraînant une riposte des milices antibalaka. Depuis, la Centrafrique, contrôlée en grande majorité par les groupes armés, est en proie à des violences meurtrières quotidiennes.

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