Tunisie : Riadh Mouakher, encore plus près de Youssef Chahed
La nomination le 19 novembre de Riadh Mouakher, ex-ministre des affaires locales et de l’Environnement, au poste de secrétaire général du gouvernement, interroge. Elle dénote d’autant plus qu’il est habituellement réservé à des technocrates.
Serait-ce l’homme ou la fonction qui impressionnent ? La nomination de Riadh Mouakher au poste de secrétaire général du gouvernement rend taiseux. Ceux qui ont travaillé à ses côtés dans ses précédentes vies le décrivent comme un « bon communicant », « charismatique », « un leader capable de fédérer », « ouvert au débat », « pragmatique »… Tous mesurent leurs critiques.
Ce médecin anesthésiste réanimateur, originaire de Sfax, a co-fondé le parti Afek Tounes en 2011. C’est sur ses listes qu’il est élu député de la circonscription de Tunis à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) dès 2014. En août 2016, de membre de la commission environnement il devient ministre des Affaires locales et de l’Environnement – poste qu’il occupait depuis sans discontinuer.
Un poste réservé aux technocrates
« Nous sommes nombreux à avoir été surpris en voyant sa nomination, ses compétences autres que politiques ne lui permettraient pas, normalement, d’avoir ce poste », concède une ancienne collaboratrice. « Je suis très dubitatif, c’est même risqué pour lui », renchérit un proche. « Je l’aurais davantage vu au ministère de la Santé », reconnait de son côté Kabil Daoud, directeur d’Afek Tounes.
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À 55 ans, le voici donc propulsé dans les arcanes de la haute administration, à la tête du secrétariat général du gouvernement. Organisation administrative du gouvernement, préparation de l’ordre du jour du Conseil des ministres, suivi de l’application des décisions, gestion des relations entre le gouvernement et l’ARP, étude et préparation des textes législatifs et réglementaires, publication au Journal officiel de la République tunisienne….. Ce poste était jusqu’à présent réservé à de grands noms de la fonction publique. Il a été occupé par des énarques et des juristes depuis 1971.
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