Sénégal : les industries extractives ont rapporté 193 millions d’euros à l’État en 2017, selon l’ITIE
Le gouvernement sénégalais a levé 193,2 millions d’euros de recettes auprès du secteur extractif en 2017. Si le poids de ce dernier demeure marginal en termes de contribution au PIB et d’emploi, il devrait croître avec la découverte du gisement gazier de Grand Tortue-Ahmeyim, entre le Sénégal et la Mauritanie.
Au Sénégal, les revenus du secteur extractif ont atteint 126,7 milliards de francs CFA (193,2 millions d’euros) en 2017, soit une hausse de 8,5 % par rapport à 2016. C’est la principale conclusion du rapport de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) du Sénégal consacré à l’année 2017, publié le 19 novembre.
Le pays est le premier d’Afrique et le quatrième au monde à avoir obtenu le statut de pays ayant accompli des progrès satisfaisants dans la mise en œuvre de la norme ITIE en juillet 2017, souligne le rapport, « à travers des activités visant à renforcer la transparence des revenus du secteur extractif ».
89,2 % des recettes extractives proviennent du secteur minier
« Le secteur minier reste le premier contributeur au revenu extractif entrant dans le budget de l’État avec un total de 96,9 milliards de F CFA soit 89,2 % », détaille le document de 201 pages. La contribution du secteur pétrolier atteint 11,7 milliards de F CFA, représentant 10,8 % du total des revenus extractifs.
D’après les chiffres fournis par le gouvernement sénégalais, qui diffèrent des données consolidées par l’ITIE Sénégal, les recettes minières ont progressé de 14 % en 2017. Cette hausse est en partie liée à la mise en œuvre d’une taxe spéciale sur le ciment, prévue dans la loi de Finances 2017, qui a permis de générer 10,3 milliards de F CFA cette année-là.
Les plus gros contributeurs aux revenus miniers en 2017 sont Sabodala Gold Operations, à hauteur de 28 %. Suivent ensuite la Société de commercialisation du Ciment (Sococim), à 23 %, et Les Ciments du Sahel, à 16 %.
Multiplication par deux des revenus pétroliers entre 2016 et 2017
Toujours selon les mêmes données, les revenus pétroliers ont été multipliés par plus de deux entre 2016 et 2017. Cette augmentation résulte de la hausse des bonus perçus par la Société des pétroles du Sénégal et la Direction générale de la Comptabilité publique du Trésor, passant respectivement de 0,6 milliard de F CFA à 5,4 milliards, et de 0 à 2,7 milliards.
Ces bonus sont des paiements versés lors de l’obtention d’un titre de recherche ou d’exploitation, précise l’ITIE Sénégal. Autre facteur explicatif de la hausse des recettes pétrolières, les redressements fiscaux, dont les montants ont augmenté de 0,1 milliard de F CFA en 2016 à 5 milliards en 2017.
Les sociétés pétrolières qui ont le plus contribué aux revenus du gouvernement sénégalais en 2017 sont Total E&P (43 %), Capricorn (36 %) et Kosmos (10 %).
Un poids marginal au niveau macroéconomique
À l’échelle de l’économie sénégalaise, si le secteur extractif compte pour 35,5 % des exportations, il ne représente que 4,6 % des recettes courantes, 1,9 % du produit intérieur brut, et 0,3 % de l’emploi total. « Le poids du secteur extractif est surtout perceptible à travers son effet positif sur la balance des paiements tandis que sa contribution dans le pays ou dans l’emploi demeure marginale », indique l’ITIE Sénégal.
L’importance de ce secteur devrait cependant s’accroître dans les années à venir. En effet, « il est attendu dans les prochaines années que le pays se hisse parmi les grands producteurs d’hydrocarbure avec la découverte d’un gisement important de gaz au large des côtes sénégalaises », à cheval sur l’espace maritime mauritanien.
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