Ces académiciens venus d’ailleurs

Publié le 27 juin 2005 Lecture : 1 minute.

Premier auteur du Maghreb à siéger sous la coupole, Assia Djebar sera aussi le deuxième représentant du continent africain après feu l’ancien président sénégalais Léopold Sédar Senghor, élu en 1983. Avec Hector Bianciotti, d’origine argentine (admis en 1996), et François Cheng, né en Chine et élu en 2002, elle sera aussi le quatrième écrivain du Sud « immortalisé ». Quatre sur sept cents depuis 1635 ! C’est dire si l’ouverture de la « Vieille Dame du quai Conti » aux écrivains venus d’ailleurs se fait à pas comptés.
Les règlements de l’institution fondée par Richelieu ne donnent pourtant aucune indication sur la nationalité des candidats. C’est sur le seul critère d’une oeuvre écrite en français que le choix devrait être fait. Assia Djebar, de toute façon, a la double nationalité franco- algérienne, comme Senghor avait la double nationalité franco-sénégalaise.
Avant Hector Bianciotti et François Cheng, qui a acquis la nationalité française en 1971, il y a eu sept autres académiciens naturalisés : Victor Cherbuliez, Suisse d’origine (élu en 1881) ; José Maria de Heredia (Cubain, 1895) ; Henri Troyat (Russe, 1959) ; Joseph Kessel (Russe, 1962) ; Eugène Ionesco (Roumain, 1970) ; Félicien Marceau (Belge, 1975) ; Marguerite Yourcenar (naturalisée américaine en 1945, elle était redevenue française en janvier 1980, soit un mois avant son élection). Julien Green, élu en 1970 et décédé en 1998, lui, n’avait jamais renoncé à la nationalité américaine.
En 1995, bien que parrainé par plusieurs académiciens influents, l’ancien ministre espagnol de la Culture Jorge Semprun avait retiré sa candidature. Outre que son passé d’ancien communiste heurtait les plus conservateurs des Immortels, l’auteur de L’Écriture ou la Vie n’entendait pas solliciter la nationalité française.

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