Présidentielle en RDC – Vital Kamerhe : « Pourquoi je me désiste au profit de Félix Tshisekedi »
Vital Kamerhe et Félix Tshisekedi, deux candidats en lice pour la présidentielle en RDC, ont conclu un accord de coalition le 23 novembre à Nairobi. Le premier, qui se retire de la course présidentielle au profit du second, en explique les raisons à Jeune Afrique.
Présidentielle en RDC : l’alternance, et après ?
Après deux années d’une crise politique ouverte en décembre 2016, la RDC a renoué avec les urnes. Félix Tshisekedi a été proclamé vainqueur par la Ceni, devant Martin Fayulu et Emmanuel Ramazani Shadary, le dauphin de Joseph Kabila. Une victoire accueillie entre joie et contestations.
Ce qu’ils n’ont pas pu faire à Genève, le 11 novembre dernier lors de la réunion des principaux leaders de l’opposition, ils l’ont réalisé à Nairobi. Les opposants Vital Kamerhe et Félix Tshisekedi ont signé le vendredi 23 novembre, dans la capitale kényane, un accord de coalition en vue de la présidentielle du 23 décembre en RDC. Il y a moins de deux semaines, ces deux poids lourds de l’opposition congolaise avaient retiré leur signature d’un précédent compromis conclu avec cinq autres leaders, lequel avait fait de Martin Fayulu le candidat commun de la plateforme Lamuka (réveille-toi, en lingala).
Refusant finalement de s’aligner derrière leur camarade, Vital Kamerhe et Félix Tshisekedi se sont mis d’accord de leur côté sur un « ticket » : le premier a accepté de se retirer de la course présidentielle pour soutenir le second, et de devenir son directeur de campagne.
Félix et moi, nous sommes comme des jumeaux. C’est pourquoi nous avons décidé d’unir nos forces pour faire avancer notre pays
Jeune Afrique : Pourquoi avez-vous décidé de vous effacer au profit de Félix Tshisekedi ?
Vital Kamerhe : Je me désiste en faveur de Félix Tshisekedi parce que c’est le ticket que toute la RDC attendait. Et comme je le dis souvent, ce sont les hommes qui font les fonctions et non l’inverse. J’en ai déjà fait la démonstration. Ministre de l’Information [entre 2003 et 2004, ndlr], je m’étais mis au travail et mes réalisations avaient fini par faire de l’ombre à beaucoup de membres du gouvernement qui détenaient des portefeuilles importants.
Mais Félix et moi, nous sommes comme des jumeaux. C’est pourquoi nous avons décidé d’unir nos forces pour faire avancer notre pays.
Pourquoi avoir choisi Nairobi pour signer votre accord ?
Nous voulions prendre exemple sur le président kényan Uhuru Kenyatta et son opposant Raila Odinga, qui se sont surpassés pour éviter un bain de sang à l’issue de la dernière présidentielle au Kenya [après des mois d’affrontements, les deux hommes s’étaient rencontrés le 9 mars dernier, ndlr]. Nous aussi, nous nous surpassons aujourd’hui pour faire gagner le Congo.
Moïse Katumbi a toujours dit que Félix Tshisekedi était son candidat. Nous présentons aujourd’hui le ticket qu’il souhaitait
L’opposition soutiendra finalement deux principaux candidats : d’un côté Martin Fayulu, soutenu notamment par Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi, et de l’autre, Félix Tshisekedi que vous venez de rallier…
Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Moïse Katumbi a toujours dit que Félix Tshisekedi était son candidat. Nous présentons aujourd’hui le ticket qu’il souhaitait. Serait-il capable de mobiliser les autres pour nous rejoindre ? Voilà la question. Car dès le départ, si l’opposition, réunie à Genève, avait annoncé le ticket Félix Tshisekedi – Vital Kamerhe, tout le monde aurait dit : « C’est fini pour Kabila, son candidat n’a aucune chance de passer ». Parce que c’est le peuple lui-même qui aurait alors pris en charge les bureaux de vote et surveillé tout le processus pour que son vote ne soit pas volé.
>>> Les coulisses des tractations entre Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe, à lire dans le prochaine numéro de Jeune Afrique
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Présidentielle en RDC : l’alternance, et après ?
Après deux années d’une crise politique ouverte en décembre 2016, la RDC a renoué avec les urnes. Félix Tshisekedi a été proclamé vainqueur par la Ceni, devant Martin Fayulu et Emmanuel Ramazani Shadary, le dauphin de Joseph Kabila. Une victoire accueillie entre joie et contestations.
Les plus lus – Politique
- À Casablanca, la Joutia de Derb Ghallef en voie de réhabilitation
- Mali : ce que l’on sait de la disparition de Daouda Konaté
- Paul Biya à Genève : ces privilégiés qui ont eu accès au chef
- Au Niger, Al-Qaïda affirme avoir frappé aux portes de Niamey
- Présidentielle en Côte d’Ivoire : la compagne de Tidjane Thiam sort de l’ombre