Sékou mieux que Lansana !
Publié le 27 mars 2006 Lecture : 1 minute.
Sous le règne de Sékou Touré (1958-1984), le taux de change officiel de la monnaie nationale était stable. Au marché parallèle, le dollar rapportait un peu plus (30 % à 50 %, selon la conjoncture), phénomène habituel dans une économie fermée.
En 1986, deux ans après son arrivée au pouvoir, Lansana Conté libéralise l’économie et ordonne une première dévaluation de 92 %, la contre-valeur du dollar passant de 25 à 300 FG. Vingt ans après, le 22 mars 2006, le taux est de 4 500 FG pour 1 dollar. Soit une perte de 99,5 % (infographie n° 1).
En terme de croissance du revenu par habitant, la « performance » de Sékou Touré a été bonne durant la première période (+ 2,7 % par an en moyenne de 1960 à 1970) et médiocre au cours de la deuxième période (+ 0,2 % de 1971 à 1983). Dans l’ensemble, le revenu par habitant est passé de 90 dollars en 1960 à 300 dollars en 1984 (+ 210 dollars). Lansana Conté a fait moins bien, avec un taux de croissance moyen de 1 % par an. Le revenu a progressé seulement de 70 dollars, de 300 à 370 (infographie n° 2).
Sous l’effet d’un accroissement de la population (+ 3,6 millions d’habitants de 1984 à 2006), le règne de Lansana Conté a enregistré un Produit intérieur brut (PIB) de 3,5 milliards de dollars en 2005, contre 1,8 milliard en 1984. Soit une progression absolue légèrement supérieure à celle de son prédécesseur (1,7 milliard de dollars) (infographies nos 3 et 4).
Cette sélection d’indicateurs montre que, sur la durée, le régime de Sékou Touré n’a pas eu de si mauvais résultats, malgré ses choix de politique économique de type communiste. Le libéralisme débridé sous Lansana Conté a conduit, selon la Banque mondiale, à un appauvrissement de la population (revenus et conditions de vie) accentué par une aggravation des inégalités : les 20 % de la population les plus modestes vivent avec 6 % du revenu national alors que les 20 % les plus riches en accaparent 50 %…
