[Tribune] Crise politique en Tunisie : l’UGTT en première ligne
Alors que le pouvoir tunisien tâtonne, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) fait pratiquement à elle seule figure de contre-pouvoir. Analyse d’un succès.
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Frida Dahmani
Frida Dahmani est correspondante en Tunisie de Jeune Afrique.
Publié le 26 novembre 2018 Lecture : 3 minutes.
À un an de la fin du premier mandat présidentiel de la IIe République, le pouvoir tunisien tâtonne, hésite et se perd en tiraillements politiques. Bien que bruyante, l’opposition ne peut jouer son rôle tant elle est réduite à peau de chagrin. Au-delà de cet improductif vacarme, une voix se fait entendre : celle de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), dont la mission dépasse largement la défense des droits des travailleurs. Elle fait pratiquement à elle seule figure de contre-pouvoir.
Son appel à la grève dans la fonction publique a été suivi le 22 novembre par 95 % des agents. Et plus de 8 000 manifestants ont battu le pavé pour porter leurs revendications – la revalorisation de la rémunération des fonctionnaires – devant le siège de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Forte de ce succès, l’UGTT peut continuer à faire la pluie et le beau temps en imposant ses exigences à l’exécutif. Lequel a déjà renoncé, sous la pression et à rebours de ses engagements auprès des bailleurs internationaux, à la privatisation d’entreprises publiques.
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