Remboursement anticipé

Publié le 27 mars 2006 Lecture : 2 minutes.

Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a annoncé le 21 mars, lors d’une conférence de presse, la décision de son gouvernement de rembourser par anticipation l’intégralité de la dette publique algérienne auprès du Club de Paris. Soit 8 milliards de dollars à la date du 28 février.
Rendue possible par l’état florissant des finances algériennes, cette politique a déjà permis de réduire sensiblement le volume global de la dette, qui est passé de 21,4 milliards de dollars au 31 décembre 2004, à 15,6 milliards au 28 février 2006. Mais seuls jusqu’à présent les créanciers directs, telle la Banque africaine de développement (BAD), étaient concernés par les remboursements. En engageant des pourparlers avec le Club de Paris, les Algériens s’apprêtent à enclencher une procédure complexe. Ce qui ne semble pas affecter leur sérénité. « Après l’épisode de la dette russe, nous sommes parés à toute éventualité », fait-on savoir à la Banque d’Algérie.
Il est vrai que les négociations qui, le 10 mars, ont abouti à l’annulation de la dette à l’égard de la Russie – 4,7 milliards de dollars – ont traîné en longueur, tant l’estimation de son montant exact s’est heurtée à des difficultés : elle avait été contractée en roubles, il y a plus de trente ans. Selon Ouyahia, c’est donc « l’évolution favorable du dossier financier avec la Russie qui [nous] a offert la possibilité d’ouvrir les portes du Club de Paris ».
Mais le gouvernement algérien ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « Dès que le problème de la dette publique sera réglé, assure un expert du ministère des Finances, nous envisageons de faire une démarche similaire auprès du Club de Londres, pour ce qui concerne la dette privée. » Pourquoi les autorités monétaires algériennes semblent-elles si pressées ?
D’abord, parce que le poids de la dette constitue un handicap majeur pour l’économie. Entre 1985 et 2005, le Trésor public a dû débourser près de 118 milliards de dollars, dont 34 milliards pour les seuls intérêts. Ensuite, parce qu’en raison de son rating « risque-pays » jugé trop élevé, l’Algérie a longtemps été boudée par les marchés financiers, en dépit de son potentiel économique et des richesses de son sous-sol. Enfin, parce que les autorités ont depuis longtemps l’ambition de faire du citoyen algérien le moins endetté du continent.

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