Selon les avocats de la Côte d’Ivoire, « le procès Gbagbo doit aller à son terme »

Alors que la Cour pénale internationale (CPI) doit se prononcer sur la demande de non-lieu introduite par la défense de l’ancien président, les avocats de l’État ivoirien souhaitent que les audiences puissent se poursuivre.

Jean-Pierre Mignard et Jean-Paul Benoît. © François Nascimbeni/AFP ; DR

Jean-Pierre Mignard et Jean-Paul Benoît. © François Nascimbeni/AFP ; DR

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Publié le 23 novembre 2018 Lecture : 4 minutes.

Laurent Gbagbo au premier jour de son procès devant la CPI, le 28 janvier 2016, à La Haye. © Peter Dejong/AP/SIPA
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CPI – Côte d’Ivoire : Gbagbo face à ses juges

Le procès de l’ancien président ivoirien s’est ouvert le 28 janvier, à 9h30. Le dossier d’accusation de la procureure sera-t-il assez solide face à une défense prête à en découdre ?

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Pendant plus de deux semaines, les avocats de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé ont démonté l’argumentaire du Procureur de la Cour pénale internationale (CPI). Trois ans après le début du procès, ils estiment que le dossier de l’accusation est vide, et demandent qu’un non-lieu soit prononcé.

Alors qu’on attend désormais le délibéré des juges, Jean-Paul Benoît et Jean-Pierre Mignard, les avocats de l’État de Côte d’Ivoire, en appellent à leur « responsabilité ».

>>> À LIRE – Procès Gbagbo : le dossier a été construit « sur des sables mouvants », plaide la défense

Jeune Afrique : Les avocats de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé estiment que le dossier est vide. Après avoir entendu leurs plaidoiries, êtes-vous inquiet ?

Jean-Pierre Mignard : Nous sommes surtout étonnés. Pourquoi, en cours de procès, les avocats de la défense demandent-ils un non-lieu ? Pourquoi ne pas aller jusqu’au bout, si le dossier de Laurent Gbagbo est si bon ? Si c’est le cas-là, qu’ils aillent à un triomphe. Auraient-ils peur qu’à leur tour les témoins de la défense soient malmenés et mis en difficulté ?

Des moments difficiles attendent peut-être Monsieur Gbagbo et ses défenseurs. Et puis on oublie une chose : les victimes. Il y a une association de victimes, qui est partie civile. Si le procès s’arrête, les victimes n’auront pas le droit de poser des questions aux témoins de la défense. Voilà ce que signifie cette demande de non-lieu en cours de procès.

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Plusieurs témoins du procureur ont été peu convaincants, et parfois le dossier semblait mal ficelé. Avez-vous des regrets quant à la façon dont cette affaire a été instruite ?

Jean-Pierre Mignard :  En France, combien de fois croit-on qu’on va vers une décision, alors qu’au final on a une décision contraire ? Il faut se garder de l’émotion des effets d’audience. Après 40 ans de métier, je peux vous dire qu’on a des fois bien des surprises.

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