Pourquoi le vendredi 13 est-il un jour de chance ?
Question posée par Hamid Zaïdi, Casablanca, Maroc
Publié le 27 mars 2006 Lecture : 1 minute.
On a là un curieux retournement de sens, car tout concourt, dans la culture occidentale, à faire de ce vendredi 13 un jour maudit.
Le vendredi, d’abord, dans la tradition chrétienne, est une journée de deuil, puisque c’est celle de la mort de Jésus. On l’a donc chargé de tous les maux. La croyance populaire a fixé à un vendredi le début du déluge, la mort de Moïse ou encore la lapidation de Saint-Étienne. Les Anglais exécutaient les condamnés le vendredi, qui était devenu pour eux le « jour des pendus ».
Quant au chiffre 13, il est de mauvais augure dès l’Antiquité judéo-chrétienne. La Kabbale dénombre 13 esprits du mal. Le 13e chapitre de l’Apocalypse est celui de l’Antéchrist et de la Bête. Et, bien sûr, au dernier repas du Christ, la fameuse Cène si magnifiquement représentée par Léonard de Vinci, les convives étaient au nombre de 13.
C’est que, toujours dans la tradition occidentale, le 13 suit le 12, qui exprime la plénitude et la perfection (les douze mois de l’année, les douze signes du zodiaque…), marquant une évolution fatale vers la mort.
C’est pourquoi le 13 a toujours eu la réputation d’être malfaisant. Certaines compagnies aériennes ont supprimé sièges, rangs et même vols portant ce sinistre numéro. Aux États-Unis, où cette phobie atteint son paroxysme, on passe directement, dans certaines tours d’habitations et de bureaux, du douzième au quatorzième étage. La Norvège est subdivisée en 20 comtés numérotés de 1 à 20, sauf que le 13 n’existe pas
Pourquoi donc, malgré cette accumulation de connotations négatives, le vendredi 13 est-il devenu synonyme de tous les espoirs ? Tout simplement parce que les sociétés de loterie en ont décidé ainsi. Au prix d’un intense matraquage publicitaire, elles ont réussi à convaincre l’opinion que cette journée portait chance et que c’était le moment ou jamais de jouer. Et c’est comme cela que quelques décennies de marketing ont effacé des siècles de croyances profondément ancrées dans les mentalités collectives.
