Tunisie – René Trabelsi : « Les critiques sont secondaires, mon équipe reçoit des demandes d’interview de tous les pays »

La nomination de René Trabelsi le 13 novembre dernier a été très commentée. Le nouveau ministre tunisien du Tourisme, qui réfute les rumeurs dont il est la cible, revient pour Jeune Afrique sur son ambition pour le secteur.

René Trabelsi, le directeur général de Royal First Travel, a été nommé le 13 novembre 2018 à la tête du ministère du Tourisme. © Vincent Fournier/JA

René Trabelsi, le directeur général de Royal First Travel, a été nommé le 13 novembre 2018 à la tête du ministère du Tourisme. © Vincent Fournier/JA

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Publié le 24 novembre 2018 Lecture : 7 minutes.

Son mandat s’annonce court. À l’automne 2019, après les législatives, un nouveau gouvernement sera désigné et René Trabelsi devra – peut-être – passer la main au ministère du Tourisme, où sa désignation a suscité de nombreuses réactions le 13 novembre dernier.

>>> À LIRE – Tunisie : la nomination d’un ministre juif, René Trabelsi, suscite fantasmes et polémiques

Ce Tunisien de confession juive, originaire de l’île de Djerba, n’est pas un inconnu du grand public. L’ex-gérant d’un quatre étoiles a fondé depuis Paris son agence de voyage, pour une clientèle majoritairement française à destination principalement de la Tunisie.

Membre du comité d’organisation du pèlerinage de la Ghriba, il s’est illustré en continuant de faire venir des groupes malgré les menaces sécuritaires, dans un contexte post-révolutionnaire tendu. Après dix ans d’expérience opérationnelle dans le tourisme, René Trabelsi passe de l’autre côté. Celui des décideurs, du stratégique… et du politique. Interview.

Jeune Afrique : Votre nomination a fait couler beaucoup d’encre, critiquée notamment en raison de votre manque d’expérience politique. Vous répondez être l’homme de la situation, pourquoi ?

René Trabelsi : Je pense avoir été choisi car je suis un professionnel du tourisme. Depuis 2011, et alors que le nombre de touristes baissait considérablement, je réussissais pour ma part à faire des coups. À faire venir des groupes, notamment de touristes français, alors même que d’autres tour-opérateurs avaient déserté le pays. J’ai montré ma capacité à médiatiser la destination. En témoigne la réussite du pèlerinage de la Ghriba à Djerba, mondialement connu. Le chef du gouvernement a fait le choix de solliciter des gens qui viennent du privé et qui peuvent insuffler un changement dans l’administration.

Aujourd’hui encore, mettre un professionnel de confession juive au ministère du Tourisme fait énormément de bruit

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Comment expliquer d’ailleurs que vous ayez été nommé par Youssef Chahed, alors que vous étiez déjà pressenti en 2014 dans le gouvernement de Mehdi Jomâa ?

Ils n’ont pas osé en 2014, estimant peut-être que l’opinion publique n’était pas prête. À l’époque, l’hostilité aurait peut-être été plus forte. La ministre qui avait alors été choisie, Amel Karboul, avait d’ailleurs été agressée verbalement car elle était passée par Israël pour aller coacher des enfants palestiniens. Aujourd’hui encore, mettre un professionnel de confession juive au ministère du Tourisme fait énormément de bruit. Ma nomination a eu un effet médiatique. Mon équipe reçoit des demandes d’interview de tous les pays !

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Vous avez justement été la cible de critiques liées à votre confession. Que disent-elles du degré d’ouverture de la Tunisie ?

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