Afrique du Sud : des étudiantes expulsées de l’université à cause de leur grossesse

Le gouvernement sud-africain a dénoncé l’expulsion d’étudiantes enceintes de l’université de Zululand (nord-est), estimant qu’une telle mesure « perpétuait les inégalités entre les sexes ».

L’Afrique du Sud place neuf de ses universités au classement 2019 du Times Higher Education. © Julio Cortez/AP/SIPA/2017.

L’Afrique du Sud place neuf de ses universités au classement 2019 du Times Higher Education. © Julio Cortez/AP/SIPA/2017.

Publié le 24 novembre 2018 Lecture : 1 minute.

Au moins une jeune femme enceinte a été expulsée d’une résidence universitaire de l’université de Zululand à l’approche de son troisième semestre de grossesse, a précisé samedi 24 novembre à l’AFP Javu Baloyi, porte-parole de la commission pour l’égalité entre les sexes, dont les membres sont nommés par le gouvernement sud-africain.

Expulser des femmes et laisser leurs partenaires ne fait que perpétuer les inégalités entre les sexes

D’autres cas de grossesses possibles

« Mais on nous a dit qu’il y avait d’autres cas », a-t-il ajouté sans pouvoir préciser de chiffres. « Il s’agit de violences graves basées sur le sexe », a réagi la ministre sud-africaine des Femmes, Bathabile Dlamini, dans un communiqué envoyé dans la nuit de vendredi à samedi 24 novembre.

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« Les étudiantes ne sont pas tombées enceintes seules. Expulser des femmes et laisser leurs partenaires ne fait que perpétuer les inégalités entre les sexes, parce que de fait vous privez les jeunes femmes de leur droit à l’éducation », a-t-elle ajouté.

« Vous menacez de défaire des décennies de combat des femmes contre les barrières sociales, politiques et économiques qui nous ont laissées aux portes de l’éducation supérieure », a encore estimé la chef de la Ligue des femmes du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC).

Un taux de fertilité de 47% chez les adolescentes sud-africaines

En 2016, l’attribution, toujours dans la province du KwaZulu-Natal (nord-est), de bourses scolaires à des jeunes filles à condition qu’elles soient vierges avait aussi provoqué l’indignation des autorités sud-africaines.

La municipalité d’Uthukela, à l’origine de ce programme, avait expliqué que la mesure était destinée à lutter contre le sida et les grossesses précoces chez les adolescentes. La commission pour l’égalité entre les sexes avait jugé cette disposition anticonstitutionnelle.

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Le taux de fertilité chez les adolescentes sud-africaines (nombre de naissances par 1 000 jeunes femmes âgées de 15 à 19 ans) est de 47%, selon des chiffres officiels datant de 2014.

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