Malabo roule sur l’or noir

Grand bénéficiaire de la flambée du baril, la Guinée équatoriale détient aujourd’hui 41 % des réserves extérieures nettes de la zone.

Publié le 27 mars 2006 Lecture : 2 minutes.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. La Guinée équatoriale est sans aucun doute la puissance économique montante au sein des six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Selon les informations diffusées à l’occasion de la septième conférence des chefs d’État de l’institution, à Bata, les 14 et 15 mars, Malabo détient, depuis la fin de 2005, 41 % des réserves extérieures nettes de la région avec plus de 1 127 milliards de F CFA. L’excellente santé financière du pays est due essentiellement à l’augmentation de la production et des exportations de brut et de méthanol dans un contexte de forte hausse des prix du baril (plus de 60 dollars). Les recettes pétrolières nationales ont augmenté de 110 % en 2005. L’activité économique est restée, par ailleurs, soutenue en raison de la poursuite des grands travaux de l’État (routes, bâtiments publics, services électriques et hydriques). La Guinée équatoriale a enregistré un taux de croissance de 9,2 % en 2005. Et le PIB annuel par habitant s’élève à 5 900 dollars.
Hormis la République centrafricaine, qui n’est pas productrice d’or noir, les autres pays de la Cemac bénéficient également d’une forte progression du cours du baril. Le pétrole représente 37 % du PIB de la région et plus de la moitié de ses recettes fiscales. Les réaménagements de dette et la faiblesse du dollar par rapport à l’euro ont, par ailleurs, réduit le poids des engagements extérieurs. Autre bonne nouvelle, les pays enregistrent une hausse des entrées de capitaux extérieurs tant publics que privés. Les réserves extérieures nettes de la zone passent de 1 305,5 milliards à 2 730,4 milliards de F CFA. Les concours nets à l’économie ont également progressé de 1 667,6 milliards à 1 785,8 milliards de F CFA.
La forte hausse des avoirs extérieurs nets et le rythme soutenu de l’activité économique dans la quasi-totalité des États membres ont engendré un accroissement de la masse monétaire de 24,8 %, à 3 340,9 milliards de F CFA à la fin d’octobre 2005. L’analyse de la structure de la masse monétaire met en exergue une hausse de la part relative de la monnaie scripturale (de 36,8 % à 42,8 %), tandis qu’on observe une diminution des parts de la monnaie fiduciaire (de 27,3 % à 25,3 %) et de la quasi-monnaie (de 35,9 % à 31,9 %).
Malgré ces progrès, le Fonds monétaire international (FMI) tient à rappeler que l’écart entre une petite élite et la majeure partie de la population s’est encore creusé. L’argent du pétrole n’arrive pas encore au citoyen moyen. Selon l’institution, 80 % de la population de la région vit dans la plus grande pauvreté.

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