Mali : le message du fils de l’otage Sophie Pétronin à Emmanuel Macron
Emmanuel Macron « doit clarifier sa position » sur l’éventuelle rançon pour libérer Sophie Pétronin, otage française détenue au Mali depuis près de deux ans, a réclamé samedi soir son fils Sébastien Chadaud-Pétronin dans un entretien à Nouakchott avec l’AFP, RFI et Radio France.
Sébastien Chadaud-Pétronin a entamé il y a une semaine un voyage au Sahel pour tenter d’intercéder en faveur de la libération de sa mère, après un récent message vidéo très alarmant des ravisseurs. « L’urgence, c’est trouver un accord. C’est la raison pour laquelle je me suis rendu en Afrique », a-t-il expliqué, de retour à Nouakchott après un passage à Bamako.
>>> À LIRE – Mali : ce que l’on sait de l’enlèvement de Sophie Pétronin à Gao
La question des rançons des otages
Concernant la question des rançons, « je demande à M. Macron de clarifier sa position », a-t-il dit. « M. Macron a le droit de sacrifier l’otage, en sa qualité de chef des armées, mais le sacrifice est la résultante d’un refus de négociation. Donc il a aussi un devoir de transparence, et je crois que dans la situation d’urgence, où on a tous peur qu’elle soit en train de mourir, s’il y a refus de négociation, je pense qu’il est temps maintenant de l’acter », a-t-il affirmé.
Je demande à M. Macron de clarifier sa position
Le message d’un fils à sa mère
« Un canal s’est brusquement bloqué » à Bamako mais « j’attends beaucoup d’un rendez-vous prochain. Bien sûr que je vais rester là (…) Si je rentre maintenant, j’en suis au même point que quand je suis arrivé », a-t-il souligné, même si « le Quai d’Orsay me met en garde sur les déplacements, les rendez-vous ».
« Maintenant ça suffit, ma mère est en train de mourir, et nous l’abandonnons », a-t-il déploré.
« Si tu entends ça, ma petite maman, garde de l’espoir, et accroche-toi parce que je continue, je ne lâcherai rien, je suis là, j’irai là où tu seras. Tant que tu vivras, je ferai tout pour te rejoindre », a-t-il lancé à l’adresse de Sophie Pétronin, 73 ans.
Maintenant ça suffit, ma mère est en train de mourir, et nous l’abandonnons
Enlevée le 24 décembre 2016
Dans une vidéo reçue le 11 novembre, l’otage française n’apparaît pas. « C’est uniquement un message des gens qui la détiennent, on la voit en photo, elle est sur fond d’écran, et elle est alitée », avait alors décrit son fils, en qualifiant d’ »extrêmement préoccupant » le contenu de ce message.
La dernière vidéo où apparaissait l’otage de 73 ans, longue de 7 minutes, a été reçue mi-juin. Elle y apparaissait très fatiguée et le visage émacié, et en appelait au chef de l’État. La septuagénaire qui, au moment de son enlèvement à Gao (nord Mali), le 24 décembre 2016, dirigeait une association d’aide aux orphelins, affirmait dans sa dernière vidéo redouter de devenir une otage sacrifiée après avoir été une otage oubliée.
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