La semaine

Publié le 27 mars 2006 Lecture : 5 minutes.

Maroc
M6 au Sahara
Pour la troisième fois depuis son accession au trône, Mohammed VI s’est rendu, le 20 mars, au Sahara occidental. Durant cette visite de cinq jours, il a donné le coup d’envoi des travaux de construction d’un port à Boujdour et devait présider la cérémonie d’installation du nouveau Conseil consultatif pour les affaires sahariennes, le 25 mars. L’instance, composée essentiellement des notables de la région, sera appelée à donner son avis sur le plan d’autonomie des « provinces du Sud » que les Marocains entendent présenter, le mois prochain, à l’ONU.

RD Congo
Lubanga à La Haye
Le jeune milicien Thomas Lubanga, chef de l’Union des patriotes congolais (UPC), a essuyé les plâtres de la Cour pénale internationale (CPI). Le 20 mars, il a été le premier prisonnier à comparaître à La Haye. En 2004, le gouvernement congolais avait porté plainte contre lui, le suspectant de crimes de guerre en Ituri. Arrêté à Kinshasa en mars 2005, il a été transféré un an plus tard aux Pays-Bas. Actuellement, des enquêtes de la CPI sont en cours en RD Congo, en Ouganda et au Soudan. La Centrafrique et la Côte d’Ivoire seraient également dans la ligne de mire de la justice internationale.

la suite après cette publicité

Suède
Victime des caricatures
Laila Freivalds, ministre suédoise des Affaires étrangères, a annoncé sa démission le 21 mars. Cette annonce fait suite aux accusations de censure qu’aurait exercées l’ex-chef de la diplomatie dans le cadre de l’affaire dite des caricatures. Laila Freivalds aurait en effet fait pression sur un site Internet suédois d’extrême droite qui comptait lancer un concours de caricatures de Mohammed. La Constitution suédoise interdisant toute forme de censure, l’ex-ministre devra en répondre devant le Conseil constitutionnel.

Gambie
Coup d’État manqué
Un coup d’État en préparation contre le président gambien Yahya Jammeh a été déjoué dans la nuit du 21 au 22 mars. Une douzaine de militaires ont été arrêtés, mais le cerveau du putsch, le lieutenant-colonel Ndure Cham, jusqu’alors chef d’état-major, serait toujours en fuite. Le chef de l’État, en visite de travail à Nouakchott, est rentré précipitamment la nuit même dans la capitale de son pays, qu’il dirige depuis juillet 1994, date à laquelle il s’est lui-même emparé du pouvoir par un coup d’État. Il avait alors 29 ans. Élu en 1996 puis réélu en 2001 lors de scrutins contestés, il doit se représenter en octobre 2006 pour un troisième mandat.

Gabon
Raid contre l’UPG
Les forces de l’ordre ont investi le 21 mars au petit matin le siège du principal parti d’opposition, l’Union du peuple gabonais (UPG). Plusieurs militants ont été interpellés lors de l’intervention, mais le président Pierre Mamboundou a pris la fuite et s’est réfugié à l’ambassade d’Afrique du Sud. Cette opération est intervenue après des incidents survenus les 18 et 20 mars entre les forces de l’ordre et des jeunes militants de l’UPG, qui manifestaient contre « la vie chère au Gabon ». Le gouvernement a expliqué que le raid au siège de l’UPG visait à y récupérer des armes. Une enquête est en cours. Crédité de 13,5 % des voix à la présidentielle du 27 novembre dernier, Mamboundou refuse toujours de reconnaître la victoire d’Omar Bongo Ondimba.

France
Degrés de discrimination
Le nom de famille à consonance étrangère serait l’un des critères les plus déterminants de discrimination à l’embauche, démontre un article de la revue Migrations et société qui doit sortir en mai et dont les conclusions principales ont été détaillées dans le quotidien Le Figaro du 20 mars. Les femmes d’origine subsaharienne sont celles qui souffrent le plus de ce barrage invisible à l’emploi, suivies par les Algériennes et les Marocaines. Les Tunisiennes, elles, ne semblent pas souffrir beaucoup de discrimination, ni les enfants de couple mixte dont le père est français, et qui possèdent donc un nom « gaulois ». Quant à la couleur de peau, elle représente, contrairement aux idées reçues, un facteur moins gênant à l’embauche que le nom de famille, surtout pour les métis.

la suite après cette publicité

Cameroun
Le radeau de Kribi
Cent vingt-sept personnes auraient péri en mer dans la nuit du 22 au 23 mars, au large du port de Kribi, au sud-ouest du Cameroun. Les 150 passagers venaient du Nigeria et se rendaient à Port-Gentil, au Gabon, sur une embarcation en bois chargée de marchandises. Aidé par ses collègues, le pêcheur qui a découvert le navire a sauvé 23 personnes d’origines malienne, nigériane, béninoise et burkinabè. Les naufrages dans le golfe de Guinée sont fréquents. En juin 2005, 43 personnes avaient trouvé la mort au large de Campo, à 70 km de Kribi.

Algérie
Les révélations d’Ouyahia
Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a révélé le 21 mars que les autorités avaient volontairement dissimulé le véritable bilan d’une des tueries perpétrées en janvier 1998 par des groupes terroristes contre des villageois près de la ville de Rélizane. « Vous allez nous accuser encore une fois d’avoir menti, mais à Ramka, 1 000 personnes ont été massacrées au cours d’une seule nuit », a-t-il affirmé. À l’époque, le bilan officiel oscillait entre 100 et 150 morts. Par ailleurs, Ahmed Ouyahia a indiqué que 17 000 islamistes armés ont été tués par les forces de sécurité algériennes depuis le début de la guerre en 1992.

la suite après cette publicité

Biélorussie
Révolution étouffée
La commission électorale centrale biélorusse a entériné le 23 mars la réélection, avec 82,6 % des voix, du président sortant Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994. Quelques heures plus tard, dans la nuit du 23 au 24 mars, une centaine de policiers des forces antiémeutes ont interpellé les trois cents manifestants opposés au régime qui campaient encore sur la place d’Octobre, à Minsk. Tous ont été conduits à la prison de la capitale, où près de 300 personnes condamnées pour « hooliganisme » et « participation à un meeting non autorisé » sont déjà détenues. Depuis le 19 mars, date du scrutin, jusqu’à 10 000 manifestants se sont rassemblés chaque jour à l’appel du principal candidat de l’opposition, Alexandre Milinkevitch, pour protester contre le vote, qu’ils jugent frauduleux.

Commonwealth
La fille de l’air
À chaque fois que les Jeux du Commonwealth se déroulent dans l’une des nations occidentales de l’organisation, des athlètes venus des pays en développement profitent du visa qu’ils détiennent pour prendre la poudre d’escampette. À Melbourne, cette année, neuf sportifs (sept Sierra Léonais, un Tanzanien et un Bangladais) ont disparu le 21 mars, dès la première semaine du rassemblement, probablement pour demander ensuite l’asile à l’Australie. À Manchester, en 2002, 26 athlètes africains, bangladais et pakistanais avaient ainsi disparu dans la nature.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires