En attendant la remise de dettes

Publié le 27 mars 2006 Lecture : 2 minutes.

Mauvais élève. C’est le sort humiliant que le Fonds monétaire international (FMI) a réservé à la Mauritanie à la fin 2005. En juillet de la même année à Gleneagles, en Écosse, le G8 s’était engagé à annuler la dette de 18 pays pauvres très endettés (PPTE), une liste où elle figurait. Mais lors de la mise en pratique de cet engagement, en décembre dernier, le pays a été prié de revoir sa copie. Le Fonds se justifie en invoquant la dégradation de la situation macroéconomique et des finances publiques. Balance des paiements tendue, dépenses extrabudgétaires démesurées, inflation accélérée
Pour lui, la situation est inacceptable. La dette de Nouakchott à son égard est plutôt modeste, de l’ordre de 70 millions de dollars. La défection ne serait donc pas trop grave si les autres bailleurs, dont la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD), n’inscrivaient pas leurs propres décisions dans la ligne de celle du FMI. L’enjeu porte sur un allègement total de 800 millions de dollars.
En dépit de cette déception, les relations entre les deux partenaires s’embellissent, mettant un terme à deux années de brouille. En 2002, tout allait encore bien : le pays avait atteint le point d’achèvement et pouvait bénéficier de l’annulation de 50 % de l’encours de la dette (soit une réduction substantielle de 1,1 milliard de dollars). Mais deux ans plus tard, le FMI suspend son programme de Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance (FRPC) entamé en 2003. La raison ? Il constate que les données chiffrées produites par les autorités, qui servent de base au calcul des décaissements, sont erronées. Conséquence : si l’annulation de 2002 reste acquise, la Mauritanie doit ensuite rembourser 18 millions de dollars perçus indûment dans le cadre de la FRPC.
Aujourd’hui, en fait, tout n’est pas perdu. Le FMI a reporté l’annulation prévue de six mois, période qu’il faut mettre à profit pour améliorer les performances économiques. « Nous pensons que nous pourrons être qualifiés », assure le ministre des Finances, Abdallah Ould Cheikh-Sidia, ajoutant que cet objectif fait partie de ses « priorités ». Reste à savoir si la période retenue pour mesurer les améliorations commence en octobre 2005 ou en janvier 2006. Dans tous les cas, le verdict tombera au plus tard en juin.

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