Le Sénégal prêt pour l’inauguration du Musée des civilisations noires
« Nous serons prêts le 6 décembre pour l’inauguration » par le président Macky Sall, a déclaré le directeur du Musée des civilisations noires (MCN), Hamady Bocoum, lors de la présentation à la presse, le mardi 27 novembre. Les travaux du nouveau musée « avancent bien », a-t-il ajouté.
« On dispose de tout ce qu’on veut » pour le lancement du MCN, des vestiges sur les premiers hominidés, apparus en Afrique il y a plusieurs millions d’années, aux créations artistiques actuelles, a dit Hamady Bocoum, citant notamment « l’outillage lithique » (en pierre) de ces hominidés, des collections de peintures et de sculptures.
>>> À LIRE – Sénégal : le Musée des civilisations noires de Dakar, un écrin enquête de contenu
Un don de 20 milliards de francs CFA de la Chine
Des ministres et des professionnels de la culture de plusieurs pays à travers le monde sont attendus pour l’occasion dans la capitale sénégalaise. « Le gouvernement du Sénégal est fier d’avoir réussi à mettre en place ce joyau », s’est félicité Abdou Latif Coulibaly.
Le gigantesque bâtiment, situé dans le centre-ville de Dakar, a été construit grâce à un don de 20 milliards de francs CFA (près de 30,5 millions d’euros) de la Chine, « qui l’a également équipé pour deux à trois milliards de F CFA » (3 à 4,5 millions d’euros), a-t-il ajouté. L’idée d’un MCN au Sénégal avait été lancée par le président-poète Léopold Sédar Senghor, premier chef d’État du Sénégal indépendant (1960-1980), lors du premier festival mondial des arts nègres organisé en 1966 au Sénégal, mais les travaux n’ont été lancés que sous la présidence d’Abdoulaye Wade (2000-2012).
>>> À LIRE – Restitution du patrimoine africain : le combat de Felwine Sarr
Une architecture inspirée des cases rondes de Casamance
L’architecture du nouveau musée, en face du Grand théâtre national, est inspirée des cases rondes africaines, en particulier celles de Casamance, la région du sud du Sénégal, selon Hamady Bocoum. « C’est un projet panafricain. Il y aura une facette de chaque partie de l’Afrique », a dit son directeur, Hamady Bocoum, chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et archéologue de formation.
Pouvant accueillir 18 000 pièces sur une surface de 14 000 m2, il prévoit de mettre en exergue « la contribution de l’Afrique au patrimoine culturel et scientifique. La métallurgie du fer a été découverte en Afrique 2 500 ans avant Jésus Christ », a souligné Hamady Bocoum, en regrettant toutefois que « d’initiateur, nous sommes devenus un désert » industriel. « Nous n’allons pas rester dans la contemplation. L’objectif de ce musée, c’est surtout de se projeter vers l’avenir », a t-il ajouté.
[Rectificatif]
Une précédente version de cette dépêche attribuait au ministre sénégalais de la Culture, Abdou Latif Coulibaly, l’intention de demander à la France la restitution de « toutes les œuvres identifiées comme étant celles du Sénégal». Vérification faite, ses propos étaient plus mesurés : «S’ils ont décidé de les restituer définitivement, nous trouverons les moyens d’avoir ces œuvres-là. S’ils ont décidé une autre forme de restitution, dépôt ou prêt, nous sommes également tout à fait disposés à trouver les solutions avec la France », a notamment déclaré Abdou Latif Coulibaly.
Le ministre sénégalais de la Culture, qui dit ignorer le nombre des biens culturels sénégalais détenus par la France, a par ailleurs ajouté : « Nous savons que nous avons des œuvres là-bas, mais nous ne connaissons pas le nombre. Si nous en avons 10 000, nous souhaitons avoir les 10 000. »
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Culture
- Algérie : Lotfi Double Kanon provoque à nouveau les autorités avec son clip « Ammi...
- Stevie Wonder, Idris Elba, Ludacris… Quand les stars retournent à leurs racines af...
- RDC : Fally Ipupa ou Ferre Gola, qui est le vrai roi de la rumba ?
- En RDC, les lampions du festival Amani éteints avant d’être allumés
- Bantous : la quête des origines