Bourses arabes : qui perd gagne !

Publié le 27 mars 2006 Lecture : 1 minute.

L’histoire des places boursières du Golfe est toute récente. Et les gains sont tels qu’ils semblaient illimités. Jusqu’au minikrach du 14 mars. Des citoyens lambda – dans cette région, ils sont tous millionnaires en dollars – s’amusaient jusqu’à cette date à placer aveuglément de l’argent dans des opérations boursières. Des entreprises fraîchement créées leur offraient des rendements faciles et mirobolants. Face à la demande frénétique, les cours de leurs actions montaient en flèche : + 770 % sur le marché de Dubaï en quatre ans (2002-2005), + 710 % sur celui de Riyad.
Lancé en 2001, le marché saoudien a décuplé, pour atteindre une capitalisation boursière de 650 milliards de dollars à la fin de 2005 pour 77 entreprises cotées, la moitié ou presque de toutes les bourses du Golfe (1 250 milliards). Mais dans ces pétromonarchies, on a oublié que les Bourses – depuis le fameux krach de 1929 – fonctionnent selon des cycles réguliers et plus ou moins prévisibles. À chaque période de surchauffe (ou « bulle ») correspond une période de réajustement nécessaire. En Occident, les spéculateurs savent gagner et perdre. Pas au Moyen-Orient.
Avant même l’ère électronique, les opérateurs sur les Bourses informelles pouvaient dormir sur leurs deux oreilles : lorsqu’ils enregistraient des pertes, les États rentiers les compensaient d’une manière ou d’une autre. Lors du krach de Souk el-Manakh, au Koweït, en 1982, par exemple, l’émirat s’est empressé de régler l’addition (94 milliards de dollars). Rebelote en 2006 : après la chute « brutale » du 14 mars, au Koweït et en Arabie saoudite, les autorités sont intervenues pour injecter du cash dans les Bourses et stopper la tendance à la baisse. À Riyad, l’index de référence (Tadawul) est passé de 20 635 le 25 février à 14 900 le 14 mars, pour remonter à 16 837 le 20 mars. Mais que les spéculateurs trop gourmands prennent garde, la Bourse finit toujours par sanctionner durement ceux qui en ignorent les règles.

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