Vos lettres ou courriels sélectionnés

Publié le 28 février 2006 Lecture : 5 minutes.

Nous sommes de la même famille
– Notre culture occidentale est LA culture universelle. Notre démocratie est LA démocratie.Sûrs de posséder ces deux valeurs et d’uvrer de façon quasi irréprochable, nous pouvons nous permettre de faire LA leçon. Ainsi pouvons-nous dire ce qu’est la liberté d’opinion ; au Hamas et au monde arabe, nous dirons ce qu’est la démocratie, nous dirons même qui est Dieu et qui est Mohammed.Malgré les enseignements donnés par notre proche ou lointaine histoire, notre civilisation souffre d’un cancer incurable qui se nomme sentiment de supériorité. N’est-ce pas aussi ce que l’on appelle : l’esprit colonialiste ?Que l’on soit du nord ou du sud de la Méditerranée, à mon avis, notre famille est la même. Rien, sinon une argumentation raciste ne me démontrera le contraire. Alors pourquoi nos médias et nos politiques ne nous parleraient-ils pas de ce qui nous rapproche, plutôt que de ce qui nous sépare ? Hier encore, nous avions une histoire commune, pourquoi n’aurions-nous pas aujourd’hui une vie commune ? Dès lors, quelle leçon d’humanisme et de complémentarité nous donnerions.
Manex Lanatua, apiculteur, Pays basque

L’avenir de l’homme
– Merci à Béchir Ben Yahmed pour son éditorial sur « L’avenir de l’homme » (voir J.A.I. n° 2350). Comme d’habitude, il est la référence de ce monde arabo-musulman qui se laisse, hélas ! gagner par l’obscurantisme. Ses écrits montrent, heureusement, qu’il existe encore des humanistes, des vrais, pour lesquels le monde est un et non divisé entre deux sexes dont l’un, depuis dix mille ans, est opprimé par l’autre.
Geneviève Moll,rédactrice en chef Culture de France 2, Paris

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Islamisme, démocratie et paix
– La victoire du Hamas, comme celle du Front islamique du salut (FIS) en Algérie en 1991, prouve que, quand on accapare le pouvoir pendant de très longues années et qu’on fait tout pour empêcher l’émergence de formations politiques légalement organisées, on produit une colère latente qui s’exprime en vote sanction dès la première ouverture démocratique. Et ce vote ne peut profiter qu’aux courants conservateurs représentants de la pensée refuge donc aux islamistes. Dans les pays où l’on a continué à organiser des élections même imparfaites (Algérie, Jordanie), le score des islamistes n’a fait que reculer d’une échéance à l’autre parallèlement à une nette évolution de leur discours vers une acceptation claire et nette des mécanismes de la démocratie.
Non, démocratie ne rime pas avec islamisme. Le terreau de l’islamisme radical est bien l’absence de démocratie : c’est la seule vérité historique vérifiée et confirmée.
Tout en réaffirmant ce qui précède, j’ajouterai qu’au vu de l’état exceptionnel de la situation dans les territoires palestiniens, il serait vain de chercher à tirer des conclusions que l’on pourrait transposer à d’autres États. Quand on vit sous l’occupation, on perd la rationalité.
En définitive, je pense que la victoire du Hamas est une très bonne chose pour au moins trois raisons.
1. Au pouvoir, le Hamas va être confronté à la réalité. S’il maintient sa ligne idéologique radicale, ses promesses seront mises à l’épreuve, il subira ce qui est déjà arrivé à tous les partis, de l’extrême droite à l’extrême gauche en passant par les ultra-nationalistes : l’échec. Ses électeurs (en majorité des mécontents de l’ancien pouvoir) en seront déçus et l’on connaît la suite. Il y a quand même un risque : pour cacher son incapacité, il installera une dictature. Mais cela ne marchera pas avec les Palestiniens étant donné l’ancrage historique de l’OLP aussi bien au niveau des institutions que dans les différentes couches de la population et la densité des milices armées rivales.
2. Le Hamas n’aura pas les mains libres en ce qui concerne les rapports avec Israël (paix ou pas paix ?). Mahmoud Abbas est toujours là. Il devra aussi tenir compte de la pression des pays arabes et des pays donateurs dont l’Autorité palestinienne dépend financièrement. Et surtout des accords déjà signés qu’il ne peut entièrement remettre en cause. Rappelons-nous l’évolution des positions de Sharon par rapport à tout ce qui a été dit et écrit les premiers jours qui ont suivi sa victoire.
Le Hamas continuera à parler un langage extrémiste, mais fera sur le terrain la même chose que le Fatah ou presque.
3. Si le Hamas fait évoluer son discours, scénario le plus probable, Israël finira par accepter de négocier avec lui. La lutte armée sera donc légitimée par Israël, ce qui provoquera un véritable séisme politique, le vrai. Comme Mandela (et Begin, et d’autres), le Hamas ne sera plus considéré comme terroriste et rejoindra le camp des héros des mouvements de libération. Ainsi est faite l’histoire !
M.A. Mankai, Tunis, Tunisie

Le Dakar doit continuer
– J’ai deux passions : l’Afrique et le sport automobile. J’ai vécu plusieurs années au Cameroun, je suis président-fondateur de France-Cameroun et j’ai pratiqué le sport automobile en amateur. De ce fait, je suis passionné par le Dakar depuis sa création. Dès la fin de l’édition 2006, la question « Doit-on maintenir cette épreuve ? » s’est posée. J’y réponds : « Très sincèrement : oui. »Je compatis à la douleur des deux familles qui ont perdu un enfant. C’est affreux, dramatique Mais je pose d’autres questions : le tour de France a-il été rayé du calendrier suite à un accident mortel, le football a-t-il été remis en question après la nuit tragique du Heysel ? Faut-il annuler un rallye automobile après la mort de plusieurs spectateurs : non.
Le sport continue, la course continue, c’est la vie. Le Dakar doit vivre, lui aussi.
Jean-Claude Mathieu, La Baule-Escoublac, France

Drôle d’information au Maroc
– Merci pour votre article intitulé « Histoire édifiante d’une fausse information » (voir J.A.I. n° 2350). Notre pauvre presse n’a vraiment rien appris du scandale du « Pétrole de Talsint », y compris les « doyens des journalistes chevronnés ».
El Habib Lamraoui,Casablanca, Maroc

La source « Jeune Afrique »
– Le temps qui passe, les années qui pèsent ne sont pas encore venus à bout de l’inaltérable passion de la fidèle lectrice que je suis devenue. Égoïstement, je me souhaite de ne pas laisser 2006 arriver à son terme sans me permettre quelques petits « retours à la source », ce qu’est resté, pour moi, le journal.
Monique Thibout, ancienne rédactrice en chef de Vous & Nous, Paris, France

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