Réunion de l’UMA : selon Taïeb Baccouche, « les choses vont se concrétiser bientôt »

La Tunisie a annoncé qu’elle souhaitait organiser prochainement une réunion à huis clos avec ses homologues maghrébins. Une énième tentative de réenclencher la coopération régionale et de réconcilier le Maroc et l’Algérie, renforçant l’optimisme du secrétaire général de l’UMA.

Taïeb Baccouche, secrétaire général  de l’Union du Maghreb arabe. © Olivier MONGE/MYOP POUR JA

Taïeb Baccouche, secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe. © Olivier MONGE/MYOP POUR JA

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Publié le 29 novembre 2018 Lecture : 3 minutes.

L’organisation d’une réunion de consultation à huis clos entre les ministres des Affaires étrangères des cinq États maghrébins, sans présence médiatique, est actuellement en discussion. C’est en tous cas ce qu’a affirmé le ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaouidans une interview accordée au quotidien tunisien Assabah. Il a également annoncé que la Tunisie était prête à accueillir la rencontre.

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Cette réunion aura pour but, selon le ministre, la poursuite des efforts diplomatiques avec les dirigeants marocains et algériens, « en vue de tourner la page des divergences bilatérales arabes et régionales, y compris le différend maroco-algérien ». « Il s’agit d’un message qui m’a été adressé. La Tunisie s’est proposée depuis un an pour abriter cette réunion », confie à Jeune Afrique Taïeb Baccouche, secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe (UMA).

Optimisme

Une annonce qui intervient seulement trois jours après la publication d’un communiqué du ministère mauritanien des Affaires étrangères et de la coopération, qui exprimait la volonté du pays « d’abriter une session extraordinaire des ministres des Affaires étrangères des pays de l’UMA ».

La Mauritanie a exprimé sa volonté d’abriter une session extraordinaire des ministres des Affaires étrangères des pays de l’UMA

L’Algérie avait appelé le 22 novembre dernier à la tenue de cette réunion, dans les plus brefs délais. La diplomatie algérienne a alors évoqué dans un communiqué la nécessité de relancer « l’édification de l’ensemble maghrébin et de la réactivation de ses instances ». Une « conviction intime et maintes fois exprimée » par le pays, insiste le ministère.

Face à cet engouement, Taïeb Baccouche se montre optimiste : « Je pense que les choses vont se concrétiser bientôt », déclare-t-il.

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Pas de médiation tunisienne à proprement parler

Si certains médias ont analysé l’interview du ministre comme une proposition de médiation dans le cadre d’une réconciliation algéro-marocaine, aucun projet concret n’a été annoncé. Les députés de la commission des droits, libertés et des relations extérieures de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) tunisienne, n’ont d’ailleurs pas été informés d’un projet de médiation. « Nous avons été très occupés avec le projet de loi de finances 2019. Le ministère des Affaires étrangères ne nous a pas contactés à ce sujet », affirme à Jeune Afrique Naoufel Jammali, membre de ladite instance.

Dans son traditionnel discours de la Marche verte, mardi 6 novembre, Mohammed VI avait proposé « la création d’un mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation ». Et le souverain d’affirmer : « Nous réitérons notre engagement à œuvrer main dans la main avec nos frères en Algérie ».

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Toutefois, face au silence des officiels algériens, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, s’est entretenu lundi 26 novembre avec l’ambassadeur d’Algérie à Rabat afin d’exiger une réponse claire. La proposition du département d’Abdelkader Messahel de réunir leurs homologues de l’UMA « est sans rapport avec l’initiative royale » car « celle-ci est bilatérale, alors que la démarche algérienne s’inscrit dans le cadre de la relance de la construction régionale », avait considéré Rabat.

Le ministère marocain indiquait également, dans le communiqué publié après la rencontre, qu’il n’avait « pas d’objection de principe quant à la tenue d’une réunion du Conseil des Ministres des Affaires étrangères de l’UMA ». Tout en ajoutant qu’il doutait que « cette 35e réunion ministérielle puisse parvenir à des résultats tangibles, différents des 34 précédentes, en l’absence d’une bonne préparation et d’un dialogue direct responsable entre deux États membres de l’UMA ».

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